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La technologie a été mise au point par une équipe de l'Institut néerlandais de neurosciences (NIN) et décrite dans la revue Science jeudi. Le concept a été formulé il y a des décennies: stimuler électriquement le cerveau pour qu'il "voit" des points lumineux ou "phosphènes", des sortes de pixels mais avec de la profondeur en plus. Mais des limites techniques avaient toujours empêché sa pleine réalisation.
L'équipe du NIN a développé un implant constitué de 1.024 électrodes, qu’elle a relié au cortex visuel de deux singes voyants pour projeter des formes. Cette partie du cerveau traite les informations visuelles et a de nombreuses similarités entre les humains et les autres primates. "Le nombre d'électrodes implantées dans le cortex visuel, et le nombre de pixels artificiels que nous sommes capables de générer pour produire des images artificielles de haute résolution, sont sans précédent", dit Pieter Roelfsema, directeur du NIN. Les deux singes ont pu "voir" des formes telles que des lettres de l'alphabet, des lignes, des points en mouvement. On sait qu'ils les ont vues car ils avaient été formés auparavant à bouger leurs yeux dans une direction particulière en les voyant, afin de gagner une récompense. Les formes sont monochromes et simples à ce stade, rien à voir avec notre sens de la vue. Mais cela représente une avancée par rapport aux vagues zones sombres et claires que des humains ont pu percevoir précédemment grâce à des implants. Pieter Roelfsema estime avoir prouvé que, sur le principe, une prothèse était possible pour aider les 40 millions d'aveugles dans le monde. Il suffirait, en théorie, d'installer une caméra par exemple sur une paire de lunettes, puis de convertir les images pour les envoyer au cerveau de la personne. C'est un "tour de force technique", ont vanté dans un article de commentaire deux chercheurs, Michael Beauchamp et Daniel Yoshor, de l'université de Pennsylvanie. L'équipe a bénéficié d'avancées dans le domaine de la miniaturisation, et a dû affiner son système pour que le courant électrique ne soit ni trop fort, ni trop faible, afin que les points lumineux soient de la bonne taille. Si les scientifiques espèrent tester leur système sur des humains dans trois ans, ils notent que les obstacles restent nombreux. Les électrodes utilisées fonctionnent environ un an avant que la croissance de tissus autour d'elles ne les mettent hors service.