Une journée de communication sera organisée le 14 mars : Les Usfpéistes mellalis en conclave


Par Bachir Maaouni *
Samedi 6 Mars 2010

Le dimanche 14 mars, la section locale de l’USFP organise une journée de communication, sous forme d’ateliers. Cette manifestation,  qui aura lieu à partir de 9 heures à la Chambre d’agriculture à Béni Mellal, vise à rassembler toutes les militantes et militants de la ville de Aïn Asserdoune, en vue de dégager un diagnostic de la situation du parti  au niveau  du travail et du rendement de la section  ainsi que de la délimitation exacte  de l’organe délibératoire  qu’est le conseil de la section.
Crise de la gauche ou crise  du politique
 L’organisation de cette journée vient au moment où l’USFP connaît une  mutation. Les raisons de celle-ci peuvent essentiellement se résumer en deux types :
Le premier est d’ordre général ayant trait aux changements politiques et idéologiques que connaît le monde dès la fin des années  80 et le début des années  90. Le champ politique marocain est chamboulé avec  une perte de repères et de lignes de démarquages entre partis eux-mêmes et l’Etat.
 Les partis politiques ont perdu de leur crédibilité. Quelle qu´ait pu être leur expérience avec le pouvoir makhzenien et indépendamment des résultats concrets de leur action, ils sont souvent ressentis comme des instances peu transparentes de promotion d’élites oublieuses  face à un  Etat/Makhzen «élitivore». L´engagement politique à titre individuel  est vécu comme un embrigadement ou la soumission à une doctrine .Il en résulte   un  changement du comportement de l’électorat  en général et celui du parti en particulier  lors des dernières échéances électorales. L’USFP a réagi en s’ouvrant sur l’ensemble de la société mais le ver était  déjà dans le fruit.
En outre, la crise de l’idéologie socialiste  a entraîné  le recul, voire le déclin d’un bon nombre de mouvements et partis de gauche notamment dans les pays dits du tiers-monde, après la chute du mur de Berlin et du bloc socialiste  entre 1989 et 1991. Cette nouvelle donne s’est  répercutée négativement sur la crédibilité et l’audience de la gauche en général. Renforcée par la mondialisation et son corollaire, « la fin de l’histoire »,  cette situation a permis la montée en puissance d’une l’idéologie refuge de plus en plus attirante : l’islamisme. Le deuxième  type de raisons est propre au parti .Il est lié à son évolution politique et  organisationnelle. Les scissions successives et surtout celles qui ont touché son aile  syndicale et la Chabiba en disent long sur la crise  que traverse le parti  depuis les années 90 et surtout après 2002.
Le déficit communicationnel horizontal et vertical, le maintien d’un certain  « centralisme démocratique » désuet, le fossé entre le discours et la pratique  en sont les manifestations majeures.
Le rapport synthétique d’évaluation des élections  du 7 septembre 2007  de la commission  USFP, est éloquent dans ce sens, en essayant de  répondre à ces questions :
Quelle forme  l’USFP peut-il prendre dans un contexte mondialisé alors que sa légitimité et son champ d´action  sont aujourd’hui très largement confinés à l´Etat /makhzen?
Doit-on ouvrir la perspective d´un pôle de gauche pour retrouver une capacité de transformer la société ?
Comment dédramatiser le rapport individuel au politique et réhabiliter le long terme ?
Comment faire en sorte que le poids de la décision collective ou de l’idéologie laisse des espaces de liberté aux individus dans le cadre du parti ?
Comment la spontanéité et la radicalité politique peuvent-elles coexister avec l´extraordinaire capacité de normalisation et d´inertie des institutions ?
Comment gérer sans se renier et sans perdre sa capacité d´invention et d´anticipation ?
Comment  le  parti peut-il affronter la contradiction apparente qui le place aux côtés des forces revendicatives et au sein de l’Etat/ Makhzen ?
- Quelles nouvelles formes de contractualisation entre les mouvements sociaux et le parti faut-il inventer ?
Ce sont là les causes  sous-jacentes  de la crise  du parti.  Elles se trouvent liées sur le terrain  aux  causes directes relatives  à  la situation de chaque section  qui arrive  plus ou moins à  les  surmonter selon ses capacités propres.
L’arme de la critique et la critique des armes
Comme  disait Marx « l’arme de la critique ne remplace pas la critique des armes ».  Il faut donc que la théorie  et la bonne organisation saisissent les militants et les militantes   afin que ceux-ci soient poussés à la radicalité, c'est-à-dire de saisir les problèmes à la racine et  se  méfier d’une certaine presse qui «suit le mensonge triomphant qui passe»  en faisant de l’USFP et de ses problèmes  son fonds de commerce.
 Dans cet esprit, le bureau de   la section  à présenté son mea culpa lors la réunion du Conseil du 28/12 / 2009,  en insistant sur la culture d'autocritique, qui caractérise notre organisation comme parti de gauche,  tout en regrettant l’absence de débat démocratique qui encourage et protège la libre expression et la liberté de créativité. Lors de cette même  réunion, le bureau a souligné que la  situation actuelle  est le résultat d’un long processus cumulatif d'erreurs, d’appréciations et  de méthodologies dans la gestion du parti à l'échelle locale  depuis 1976. Comme il ressort des discussions de cette réunion du conseil de la section, un  désir partagé  et urgent   chez les militantes et militants de renforcer la performance de la section, par le  recours à  une nouvelle approche  méthodologique,  basée sur les techniques modernes  de communication  et sur une démarche  participative.  Cette nouvelle conception liera    le passé du parti  à ses symboles  historiques  d’une part, et la volonté de bâtir un parti répondant aux  attentes des forces vives de la ville, pour une meilleure gouvernance de la chose publique locale d’autre part. Les jeunes et les femmes apparaissent aujourd’hui  comme  la véritable locomotive de cette co-construction du futur, et comme le levier indispensable pour la mobilisation des  autres forces vives  des différents secteurs productifs qui ont toujours constitué le fer de lance des batailles du parti.
Les batailles politiques locales  à venir ont désormais des adresses précises : démocratie locale, droits de l’Homme, bonne gouvernance, agenda local 21, aménagement du territoire, régionalisation, développement durable …
Faire face à ces défis, nécessite de la part de tous ceux et celles qui ont une fibre Usfpéiste, de participer à cette journée pour répondre ensemble  et de façon participative, à certaines questions qui nous hantent :
-Comment faire retrouver à notre  parti sa force et sa vitalité ?
-Comment doit-on s’organiser ?
-Quelles sont les ressources nécessaires  pour atteindre notre objectif ?
-Comment renforcer ses ressources ?
En participant et en répondant à ces questions, les Usfpéistes mellalis renoueront avec les vraies valeurs de transparence et de solidarité du parti et ouvriront le parti à toutes les potentialités militantes   que recèle la capitale du Tadla-Azilal, pour affronter ensemble les  challenges présents  et futurs tout en construisant une nouvelle culture politique basée sur la confiance et la richesse dans la diversité.

 * Membre du Bureau de la section locale de Béni Mellal


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