Une élimination logique du onze national : Ni CAN ni CHAN

Un autre coup d’assommoir pour le football national qui n’est pas encore au bout de ses peines. Le ratage cette fois-ci est à mettre à l’actif de l’équipe nationale des locaux doublée par son homologue tunisienne, déroute taillée sur mesure, faite pour rappeler à l’ordre tout le monde, même les optimistes les béats, que notre football est des plus faibles du continent.
Après avoir manqué l’édition ivoirienne, la sélection marocaine ne sera pas du voyage au Soudan en février 2011 où se déroulera le deuxième championnat d’Afrique des nations (CHAN). Les joueurs du terroir n’ont pu franchir le cap tunisien, étant tenus en échec, samedi au complexe Mohammed V à Casablanca, deux buts partout, résultat qui donne l’avantage à l’équipe adverse au vu de l’issue du match aller disputé il y a deux semaines au stade olympique de Souss : 1-1.
Le sélectionneur Mustapha El Haddaoui avait raison d’appréhender cette confrontation et d’affirmer que la qualification se jouera à Casablanca. Les Tunisiens, plus affûtés et beaucoup plus habitués aux joutes continentales se sont rendus à Casablanca avec la ferme intention de renverser la tendance. Ils avaient toutes les raisons d’y croire, à commencer par leurs victoires qui ne se comptent plus sur les clubs nationaux.
Pourtant, les Nationaux donnaient l’impression qu’ils tenaient le bon bout et qu’ils étaient déterminés à atteindre leur objectif. Entre vouloir et pouvoir, c’est tout une histoire, surtout lorsque l’adversaire se veut votre bête noire. Les protégés de Mustapha Haddaoui ont entamé la partie du bon pied, cherchant à lui imprégner le rythme qui leur sied. Privant l’adversaire du ballon et cherchant à trouver des solutions en profondeur, le résultat escompté n’a pas tardé à suivre. Une faute sur Fawzi Abdelghani, sanctionnée par un penalty transformé par Amine Erbate à la demi-heure du jeu.
Menés au score, les Tunisiens ne se sont pas laissés faire, sans pour autant trop se découvrir, ce qui aurait pu leur coûter cher dès le first half. En habitués de la compétition africaine, ils ont attendu la seconde période pour prendre les choses en main, aidés en cela par une formation marocaine peinant à faire le jeu. Les poulains de Trabelsi étaient, en deux temps, proches de trouver la faille, mais pour la troisième occasion, ils ne se sont pas fait prier pour loger le cuir au fond des filets. Un but à la 76ème mn de leur attaquant Saber Khlifa qui a donné du fil à retordre aux défenseurs marocains.
A un but partout, l’heure a été à l’égalité parfaite à moins d’un quart d’heure de la fin du temps réglementaire. C’était tout à refaire pour les deux formations. Et les changements opérés par le coach tunisien Sami Trabelsi, surtout l’entrée du virvoltant Msakni, se sont avérés payants, puisque l’arbitre libyen a accordé un penalty vivement contesté par les joueurs marocains. A la transformation, Mehdi Mariah donne l’avantage à ses partenaires qui, à sept minutes de la fin du temps réglementaire, se voyaient intouchables. Car les coéquipiers de Nadir Lamyaghri étaient dans l’obligation d’inscrire deux buts pour se qualifier, ce qui relevait pratiquement de l’impossible, malgré l’entrée en jeu de Skouma et de Najdi (ce dernier est entré à la 93ème mn alors que l’arbitre avait accordé cinq minutes d’extra-times). Les Marocains ont pu tout de même remettre les pendules à l’heure sur un tir de Rachid Soulaymani.
Une élimination riche en conséquence, dévoilant le mal profond qui ronge le football marocain. Et ce n’est pas avec des mots, et les termes professionnalisme, mise à niveau…  sortis à tout bout de champ que l’on relancera une discipline condamnée à ne plus retrouver le chemin du salut.