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Concrètement, la métaanalyse effectuée par les chercheurs qui se sont basés sur les données de 36.556 adultes, fait état d’une diminution de 33% du risque de dépression, pour celles et ceux qui suivent un régime méditerranéen, à savoir une alimentation riche en fruits et légumes, poisson et céréales.
Aborder la dépression comme sujet d’étude n’est pas le fruit du hasard. Ce choix est judicieux tant cette pathologie affecte sérieusement nombre de personnes, environ 300 millions dont 7% des femmes et 4% des hommes, dans le monde.
Par le passé, de nombreuses études ont mis en exergue l’importance capitale du régime alimentaire suivi, dans la composition, ainsi que dans le fonctionnement du microbiote intestinal. Plus communément appelé flore intestinale et principalement localisé dans l'intestin grêle et le côlon, l’attelage entre cet ensemble de micro-organismes et l’alimentation joue un rôle clef dans les troubles dépressifs.
L’année dernière, dans le pays-continent qu’est l’Australie, des travaux scientifiques ont prouvé que le régime méditerranéen dit ModiMedDiet pouvait être d’une grande utilité afin de réduire les symptômes de la dépression sévère et par conséquent améliorer l’humeur.
Retour à la case de l’étude française. Ses auteurs ne se sont pas uniquement contentés de louer le régime méditerranéen mais ont également émis de sérieuses réserves quant au régime alimentaire pro-inflammatoire (riche en acide gras saturés, en sucre, et en produits raffinés) sur le cerveau. D’après eux, ce dernier type d’alimentation serait associé à un plus fort risque de dépression. L’inflammation chronique, potentiellement causée par ce type d’alimentation, pourrait être directement liée à la dépression, comme l’explique Tasnime Akbaraly, chercheuse Inserm en charge de l’étude : «Les résultats soutiennent l’hypothèse selon laquelle éviter les aliments pro-inflammatoires contribue à prévenir les symptômes dépressifs et la dépression ». Et d’ajouter «La méta-analyse montre que nos habitudes alimentaires sont importantes dans la survenue de troubles dépressifs et elle encourage à généraliser le conseil nutritionnel lors des consultations médicales».
Cela dit, les chercheurs ont tenu à nuancer leurs conclusions en admettant que des essais cliniques supplémentaires seront nécessaires dans l’optique d’évaluer avec précision l’efficacité de régimes alimentaires comme le régime méditerranéen dans la diminution de la sévérité et la répétition d’épisodes dépressifs.