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Ces méthodes traditionnelles qui subsistent particulièrement en milieu rural, se basent sur des hypothèses telles que la proximité avec la nature qui offre des plantes et des herbes médicinales susceptibles de traiter différentes maladies, ou les difficultés financières qui limitent l’accès aux pharmacies, ainsi que prétexter l’absence ou l’éloignement des centres de santé.
La médecine traditionnelle est toujours pratiquée dans le traitement des piqûres de scorpion et morsures de vipère, qui poussent encore les habitants des villages et des zones montagneuses à persister dans cette approche traditionnelle devenue archaïque et dépassée, vu le progrès médical réalisé dans ce sens.
En effet, face à ces morsures et piqûres, les pratiques courantes de guérison sont multiples. La méthode usitée régulièrement consiste en l'extraction du poison par simple incision de l'endroit de la morsure, en vue d'aspirer le venin par voie orale, ou bien utiliser le gaz butane, lui attribuant une certaine vertu thérapeutique d'éviter au venin de se répandre dans le corps, ou encore le recours au charlatanisme. Ces pratiques ont des incidences néfastes sur le temps de transfert vers les centres de santé spécialisés pour la prise en charge des personnes ayant subi des piqures ou morsures.
Il existe aussi d’autres croyances dans certaines régions du Maroc et qui s’opposent à la science. Certains ont recours à l’élevage avicole et d'animaux domestiques (chats et hérissons...), pour introduire une chaîne alimentaire permettant de limiter la prolifération des scorpions et serpents, outre l’usage de la poix et du henné pour les repousser des zones habitables.
Par ailleurs, le ministère de la Santé a entrepris une stratégie pour lutter contre les morsures des animaux venimeux, axée principalement sur la contribution du Centre anti poison et de pharmacovigilance du Maroc (CAPM), qui enregistre chaque année environ 30.000 cas de piqûres de scorpions en zones rurales, ainsi que sur les efforts du Centre ayant abouti à des résultats probants, notamment la diminution de la mortalité dans les hôpitaux, soit 10 fois moins de décès.
La stratégie du CAPM, créé en 1989, consiste en la réalisation de recherches scientifiques adaptées au contexte marocain, la réglementation et l’unification du traitement des personnes atteintes, la formation des cadres médicaux et paramédicaux, l’approvisionnement des services de santé et des médicaments nécessaires et la mise en œuvre de programmes de sensibilisation et d’éducation sanitaire au profit des citoyens.
Toutefois, en dépit des mesures et efforts déployés par le ministère de la Santé pour améliorer les capacités et les compétences dans ce domaine, et d'intégrer les piqûres des scorpions dans le programme des maladies urgentes, l’objectif "Zéro mortalité" n’est pas encore atteint.
Soulignons que la direction régionale de la santé de la région Béni Mellal-Khénifra a organisé, en coopération avec le Centre CAPM, les 4èmes Journées régionales de sensibilisation à la lutte contre les envenimations scorpioniques et vipérines sur le thème «Pour une meilleure prise en charge des envenimations scorpioniques et vipérines". Ces journées de sensibilisation auxquelles ont participé la Société marocaine de toxicologie clinique et analytique et l'Association "Arraw Bin", visent à relever le niveau de vigilance des professionnels du secteur de la santé dans la région, ainsi que la sensibilisation de tous les intervenants dans ce secteur.
Selon des données présentées à cette occasion, Béni Mellal-Khénifra reste la plus touchée par les envenimations scorpioniques et vipérines. En 2015, 2100 cas ont été enregistrés, causant la mort de 6 personnes, par rapport à 2011 qui a enregistré 2863 cas, dont 12 décès.
Le dernier rapport du CAPM, daté de 2015, relève que les envenimations scorpioniques et vipérines sont en tête des causes d’envenimation au Maroc. Au titre de la même année, 27397 cas ont été enregistrés, au niveau de 57 provinces.