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En interviewant des spécialistes aux quatre coins du monde, au Canada, au Japon, en passant par l’Europe et les Etats-Unis, Michèle Hozer a réalisé une véritable rétrospection de l’histoire du lobby sucrier américain, depuis les stratégies mises au point dans les années 1960 et 1970 par la puissante Sugar Association, jusqu’à août 1974, date à laquelle les consommateurs américains, appuyés par des professionnels de santé, ont demandé à la Food and Drug Administration (FDA) de limiter la quantité de sucre autorisée dans les céréales que les gamins dévorent au petit déjeuner. La FDA a d’ailleurs fini par céder sous la force de ses pressions. Mais était-ce vraiment suffisant ? Rien n’est moins sûr.
Quarante ans plus tard, l’incompréhension et les dérives demeurent. En réalité, tant que l’industrie sucrière ne dispose pas de preuves irréfutables des effets mortels du sucre, elle continuera à proposer aliments et boissons provoquant obésité, hypertension, diabète et maladies cardiaques. Difficile d’arriver à une autre conclusion lorsque l’on sait que la consommation du sucre dans le monde atteint des chiffres effrayants : 175 millions de tonnes de sucre sont consommées dans le monde, soit 25,5 kilos par habitant et par an et près de 5.550 kilos par seconde.
Pour Stan Glantz, l’un des protagonistes du documentaire et directeur du Centre pour le contrôle du tabac : « Le débat sur le sucre en est au stade du débat sur le tabac dans les années 1960 ! On retrouve chez les responsables de l’industrie sucrière les mêmes stratégies que chez les cigarettiers d’autrefois ». L’une de ses stratégies appliquées par l’industrie agroalimentaire réside dans le fait de ne surtout pas effrayer le consommateur. Comment ? Tout simplement en cachant astucieusement la quantité de sucre sous diverses appellations : lactose, sirop de glucose, maïs ou encore saccharose.
Substance de saveur douce extraite principalement de la canne à sucre et de la betterave sucrière, le sucre est composé de deux molécules : le glucose, source d’énergie, et le fructose, métabolisé presque uniquement par le foie. Et s’il n’est pas toxique de nature, il peut le devenir à haute dose. Une crainte devenue réalité à cause d’une consommation mondiale qui a augmenté de 46%. Pis, à en croire le documentaire, depuis le début des années 1980, la consommation d’aliments transformés et sucrés est passée de 11,6 % à 22,7 %. En sus, 74% des plats pré-cuisinés ou cuisinés vendus dans les grandes surfaces contiennent des sucres ajoutés.
Enfin, Robert Lustig, pédiatre et endocrinologue américain, qui mène un combat de longue date contre l’industrie du sucre, ne mâche pas ses mots au moment de décrire cette situation à travers des propos édifiants: «Je ne suis pas contre les gens qui gagnent de l’argent. Je suis contre ceux qui en gagnent en empoisonnant les autres. C’est ce qu’a fait l’industrie du tabac, et c’est ce que l’industrie agroalimentaire fait aujourd’hui». Bref, cette enquête disponible sur Internet via Arte+7, vous obligera certainement à reconsidérer vos pratiques alimentaires pour votre bien et celui de vos enfants.