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Spirale inflationniste

Mercredi 12 Octobre 2022

Les pouvoirs publics aux abonnés absents

Sale temps pour le gouvernement dont les balbutiements et son incapacité à prendre des mesures idoines pour fléchir de façon significative et durable l’accélération de l’inflation ne font plus mystère.

Une mauvaise passe en perspective, si ce n’est déjà le cas, pour de nombreux ménages qui savent pertinemment bien que la poursuite attendue de l’inflation ne peut que produire des effets négatifs sur leur pouvoir d’achat alors que les niveaux de salaires, comme cela a été envisagé sous d’autres cieux, sont restés au stade que l’on sait.

Que les causes de l’inflation viennent de l’extérieur ou pas, là n’est pas le problème. La véritable question est : quand saurait-on sortir l’économie nationale de cette mauvaise passe ?

Une économie qui, rappelons-le, pâtit lourdement de cette situation que l’exécutif a longtemps sous-estimée, malgré les appels répétés venant particulièrement des députés de l’USFP, à prendre les choses au sérieux. Au lieu de cela, il a préféré rester dans l’expectative dans l’attente d’un très hypothétique retour à la normale, comme par enchantement.

On ne s’en cachera pas : les mesurettes prises par les pouvoirs publics n’ont pas permis de changer véritablement la donne et donc d’atténuer l’impact de l’inflation sur le pouvoir d’achat des ménages et sur le coût de production des entreprises, comme c’est le cas ailleurs. Et ce n’est pas Bank Al-Maghrib qui en dira le contraire. Puisque, par rapport à ses prévisions de juin 2022, la Banque centrale table désormais sur un niveau d’inflation nettement plus élevé en 2022.

Quand bien même il serait suivi d’un ralentissement moins marqué en 2023, il y a plus grave encore : «Les dernières données disponibles montrent une large diffusion vers les prix des produits non échangeables », a constaté le Conseil de Bank Al-Maghrib au terme de sa session tenue mardi 27 septembre dernier.

La situation est d’autant plus inquiétante qu’en dépit du recul des cours internationaux de certaines matières premières amorcé en juillet 2022, le Haut-commissariat au plan (HCP) a récemment noté que « les tensions sur les prix des produits importés se seraient maintenues, dans un contexte d’appréciation du dollar, entraînant des niveaux plus élevés des prix intérieurs, en particulier ceux de l’alimentation et des carburants».

Selon l’organisme public, « les pressions inflationnistes importées auraient porté la contribution des prix des produits hors frais à 3,8 points et de l’énergie à 1,5 point, soit près de 70% de la hausse de l’indice global ».

Dans sa récente note de conjoncture du troisième trimestre 2022 et perspectives pour le quatrième trimestre, le Haut-commissariat annonce également que «les prix des produits frais et des produits manufacturés auraient poursuivi leurs ascensions au troisième trimestre, contribuant pour 1,1 point et 0,8 point respectivement, tandis que ceux des services auraient légèrement décéléré, dans le sillage du ralentissement des prix des services de transport, en comparaison avec la même période de 2021 ».

Quant à Bank Al-Maghrib, ses analystes ont relevé que les données relatives aux huit premiers mois de l’année indiquent que l’inflation a poursuivi son accélération pour atteindre 8% en août après 7,7% en juillet, 6,3% en moyenne au deuxième trimestre et 4% au premier. Elle est tirée essentiellement par le renchérissement des produits alimentaires et des carburants et lubrifiants.

De surcroît, les données disponibles dénotent une diffusion de plus en plus large de la hausse des prix. Ce qui est de mauvais augure.

En effet, comme l’a relevé BAM, «sur les 116 sections de biens et services qui composent le panier de référence de l’indice des prix à la consommation, 60,3% ont connu une augmentation de plus de 2% en août contre 42,2% en janvier ».

Face à ces évolutions, les projections de Bank Al-Maghrib tablent désormais sur une accélération de l’inflation à 6,3% sur l’ensemble de l’année, contre 1,4% en 2021, avant de revenir à 2,4% en 2023. Portée parla hausse des prix des produits alimentaires qui y sont inclus, sa composante sous-jacente passerait de 1,7% à 6,3% en 2022 puis décélérerait à 2,5% en 2023, selon BAM.

Rappelons que c’est pour prévenir tout désancrage des anticipations d’inflation et assurer les conditions d’un retour rapide à des niveaux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix, que Bank Al-Maghrib a décidé le mois dernier de relever le taux directeur de 50 points de base à 2%. 

Alain Bouithy

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