Décidément, le tollé n’a pas tardé à suivre et parties prenantes et non prenantes de l’équipe nationale sont allées vite en besogne pour réclamer le limogeage du sélectionneur français, Roger Lemerre.
Serait-ce la solution appropriée ? Les précédents déboires, et ils sont nombreux d’ailleurs, ont été sanctionnés par un remue-ménage exclusif au staff technique. Toutes les autres composantes de la sélection se trouvent épargnées et il est toujours facile de faire sauter l’unique fusible apparent, sans daigner aller au fond du problème.
Et pour le cas de notre football, les misères sont bien claires. Leur résolution ne dépend point de mesures de façade, faites pour cacher les quatre vérités, mais de décisions courageuses interpellant tout le monde.
Après le fiasco de la CAN 2008, nous avions avancé sur ces mêmes colonnes que les fédéraux de l’époque doivent avoir le courage de ne pas aller plus vite que la musique, en tournant la page et en pensant déjà au tir rectifié à l’échéance 2010. En deux ans, espace fort réduit, l’on ne peut rien corriger, sinon calmer l’opinion publique et retarder l’éventuel « éclatement » de l’équipe nationale.
Le bon sens veut que l’on s’inspire du modèle du voisin algérien qui a pris tout son temps pour reconstituer son onze national qui se défend à merveille lors de ces éliminatoires couplées du Mondial et de la CAN. Si l’ancien bureau fédéral avait jugé bon de tourner la page alors que le chemin de la relance n’était pas balisé, les dirigeants actuels de la FRMF doivent procéder autrement. Opter pour un travail de sape et de reconstruction de l’équipe nationale première sans se mettre trop de pression, même si la CAN angolaise est ratée.
Pour ce faire, il faudrait prendre tout le temps qu’il faut en vue de remettre la sélection sur les bons rails et non pas être absorbé par une qualification à une CAN où nos joueurs auront l’air ridicule, se faisant laminer dès le tour de chauffe. D’aucuns diraient qu’il y a la pression du public qui ne se fera pas à l’idée de voir son équipe absente du rendez-vous continental. A ces gens, la réponse est toute prête et il suffit d’avoir du cran pour la formuler : « Notre sélection n’est pas un gros calibre capable de rivaliser avec les sacrés morceaux du football continental ». Il n’y a aucun mal à ce que public et joueurs marocains suivent la CAN devant leur poste télé, tout en attendant les échéances à venir. A partir de celles de 2014 ou 2016, à condition d’entamer le travail dès à présent. Pourvu que la réunion des commissions prévue aujourd’hui tire au clair les points obscurs.