L'importance historique de cette ville n'est plus à démontrer à l'heure actuelle, sachant qu'elle était toujours considérée comme le berceau de la civilisation arabo-islamique.
Le rayonnement de la ville sur le plan historique s'est traduit également par le fait que l'appellation « Marrakech » fut autrefois, utilisée pour désigner le Royaume dans son ensemble.
Ces facteurs parmi d'autres ont permis de classer la ville de Marrakech comme patrimoine universel par l'Unesco. Une consécration qui ne cesse de faire à la fois, la joie et la fierté de la ville, mais également de ses habitants, dont les traditions pleinement ancrées dans la religion islamique et largement inspirées du mode de vie arabo- andalou donnent à cette cité mythique sa juste valeur historique.
Capitale économique, politique, culturelle, religieuse et spirituelle, Marrakech a su préserver son cachet historique, tout en accompagnant les développements et les changements imposés par une mondialisation de plus en plus galopante.
La preuve en est le fait que cette ville recèle un nombre conséquent de monuments historiques, architecturaux et civilisationnels, nécessitant une intervention urgente, en vue de préserver ce patrimoine, car il constitue la richesse de toute la région.
Sur le plan religieux et spirituel par exemple, la ville de Marrakech et ses régions avoisinantes, en l'occurrence Al Haouz, se sont distinguées, des siècles durant, par un nombre important de mosquées ancestrales, comme la fameuse « Koutoubia » ou encore la mosquée de « Tinmel », ainsi que par des écoles coraniques dont le rayonnement a dépassé les seules frontières géographiques du Royaume, en raison notamment de grands savants et disciples qui avaient marqué l'histoire de ces fameux espaces de piété, de recherches et d'apprentissage.
Parmi ces grandes écoles historiques, on note « la Madrassa de Ben Youssef » qui, dans un souci de préservation, a eu la chance de bénéficier, il y a quelques années, d'importants travaux de réfection et de mise à niveau et ce, dans le cadre d'un partenariat fructueux public-privé.
C'est dire que ce qui rend à ces monuments historiques leur juste valeur historique, c'est le fait qu'ils sont toujours programmés en tant qu'étapes indispensables dans les circuits touristiques et les visites guidées.
Marrakech ainsi que son arrière-pays, se veulent aussi une terre des « Zaouiyas » et des mausolées par excellence, notamment avec ceux des Sept Saints, ou encore les « Zaouiya » comme celles d'«Aghmat », de « Tameslohte », de « Sti Fadma » et de « Moulay Brahim », entre autres.
Sur le plan politique, Marrakech abrite de vieux palais comme celui d'« El Badii » ou d'«Al Bahiya », des joyaux architecturaux qui témoignaient de la richesse historique de cette cité.
Nombre d'observateurs au fait de la chose locale, n'ont pas manqué, cependant, de déplorer l'état dans lequel se trouvent ces deux palais.
La ville ocre c'est aussi la cité des jardins par excellence. A cet effet, il y a lieu de noter qu’elle compte un nombre conséquent de jardins historiques qui, autrefois, servaient de véritables espaces de détente, de récréation et de loisirs pour les Sultans et les vizirs des époques lointaines.
Au fil des siècles, Marrakech était le siège du pouvoir politique, des élites politiques, économiques et intellectuelles; la ville concentrait des fonctions qui lui permettaient d'attirer le commerçant, le savant, le notable campagnard, l'exilé ou le simple conteur.
Une telle situation avait pour conséquence l’apparition dans l'ancienne médina de grandes demeures appartenant à des familles de notables, souvent bâties sous forme de riads et de petits palais.
C'est dire que d'un point de vue classification du patrimoine de Marrakech, il y a lieu de distinguer un patrimoine public qui se veut une propriété collective dont la gestion est confiée à l'Etat et aux collectivités locales de celui privé appartenant souvent à des personnes privées ou des familles ancestrales de la cité.
Si de grandes actions ont été déjà menées pour la conservation du patrimoine de la ville, des efforts restent à déployer, dans ce sens, surtout que le mausolée de « Youssef Ibn Tachfine », fondateur de la cité ocre, se trouve actuellement dans un état lamentable, alors même que des voix ne cessent de s'élever, depuis des années, en vue d'intervenir d'urgence pour sauver ce
mausolée.
N'est-il pas temps pour les autorités concernées d'agir en vue de rendre à ce grand Sultan sa dignité et sa juste valeur ??