Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager

Représentant 38 % des personnes en situation de rue à Casablanca : Les enfants, victimes de la précarité


MAP
Lundi 14 Novembre 2011

L'agglomération de Casablanca comptait à avril dernier quelque 294 enfants en situation de rue, soit 38 % des personnes touchées par ce phénomène, a indiqué, vendredi, la ministre du Développement social, de la Famille et de la Solidarité, Nouzha Skalli. Lors d'une rencontre de présentation des résultats préliminaires de l'enquête sur les enfants en situation de rue à Casablanca, la ministre a appelé à redoubler d’efforts pour la protection de l'enfance, qui exige, au niveau local, une réponse de proximité, une mobilisation de tous les acteurs locaux et une gouvernance locale pour traduire dans les faits la vision stratégique et identifier les priorités. Un total de 89 % de ces enfants sont de sexe masculin (262 garçons) et le reste (32) de sexe féminin, dont deux filles mères célibataires âgées de 15 et 17 ans, a ajouté la ministre, précisant que les enfants qui fréquentent la rue mais qui dorment chez-eux et ceux des institutions d'insertion et de sauvegarde de l'enfance ne sont pas considérés comme enfants de situation de rue.
Pour le profil démographique, 84 % des enfants en situation de rue à Casablanca sont âgés de plus de 15 ans, 14 % entre 10 et 15 ans et 2 % moins de 10 ans. La majorité des enfants recensés relève d'une catégorie d'âge sensible psychologiquement et socialement exposée à toute sorte de déviations possibles, a révélé la ministre.
Selon les résultats de cette enquête, l'agglomération est un lieu de polarisation et d'attirance pour les enfants en situation de rue de l'ensemble du pays, bien que 68 % de ces derniers sont des Casablancais. Ils choisissent les lieux de squat et d'activité répondant le mieux à leurs besoins, notamment le centre-ville et les lieux de restauration et d'animation qui abritent 90 % des enfants recensés. La durée de vie moyenne dans la rue est estimée à près de deux ans avec une variation allant de 23 mois pour les garçons à 27 mois pour les filles.
L'éclatement de l'institution familiale et la dislocation des valeurs (98 %), la non-scolarisation ou la scolarisation limitée des enfants (37 %) et le facteur indirect de la pauvreté sont les principales causes de ce phénomène, a ajouté Mme Skalli. Elle a noté que plus de 70 % des enfants en situation de rue à Casablanca ont déjà bénéficié des prestations d'une institution de protection de l'enfance avec une durée moyenne de 74 jours. En outre, près de 19 % de ces enfants ont quitté ces institutions à cause de leur incapacité d'assurer des conditions de vie satisfaisantes et 12 % pour manque d'encadrement. Plus encore, 25 % d'entre eux ont été libérés par l'Institution, a-t-elle ajouté.
L'enquête a révélé que plus de 94 % des enfants ne sont pas satisfaits de leur situation actuelle de vie dans la rue, 93 % désirent retourner dans leur famille à cause des conditions de vie difficile dans la rue (58 %), de la vie de famille qui leur manque (23 %) ou qu'ils sont fatigués de la vie de rue (12%).
Près de 41 % de ces enfants désirent intégrer une structure d'accueil et environ le tiers veut intégrer le système de la formation professionnelle pour apprendre un métier. Les résultats de cette enquête devront permettre la conception de réponses plus adaptées à la prévention contre ce phénomène, a souligné la ministre mettant l'accent sur le lancement d'importants chantiers afin de peaufiner les stratégies d'intervention de l'unité de protection de l'enfance et les initiatives associatives d'insertion des enfants en situation difficile.
Il s'agit également de renforcer la dynamique des projets appuyés par l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH), d'améliorer les stratégies de prévention contre la violence et la déperdition scolaire et d'adopter d'urgence une intervention ciblant la famille qui sera le socle d'une politique familiale intégrée particulièrement les familles en détresse.
Cette enquête, réalisée en 2011, par le ministère s'inscrit dans le cadre de son plan stratégique 2008-2011 et du Programme de convergence territoriale pour la protection de l'enfance à Casablanca (PACTE) lancé en 2010.


Lu 1054 fois

Nouveau commentaire :

Votre avis nous intéresse. Cependant, Libé refusera de diffuser toute forme de message haineux, diffamatoire, calomnieux ou attentatoire à l'honneur et à la vie privée.
Seront immédiatement exclus de notre site, tous propos racistes ou xénophobes, menaces, injures ou autres incitations à la violence.
En toutes circonstances, nous vous recommandons respect et courtoisie. Merci.

Dossiers du weekend | Actualité | Spécial élections | Les cancres de la campagne | Libé + Eté | Spécial Eté | Rétrospective 2010 | Monde | Société | Régions | Horizons | Economie | Culture | Sport | Ecume du jour | Entretien | Archives | Vidéo | Expresso | En toute Libé | USFP | People | Editorial | Post Scriptum | Billet | Rebonds | Vu d'ici | Scalpel | Chronique littéraire | Billet | Portrait | Au jour le jour | Edito | Sur le vif | RETROSPECTIVE 2020 | RETROSPECTIVE ECO 2020 | RETROSPECTIVE USFP 2020 | RETROSPECTIVE SPORT 2020 | RETROSPECTIVE CULTURE 2020 | RETROSPECTIVE SOCIETE 2020 | RETROSPECTIVE MONDE 2020 | Videos USFP | Economie_Zoom | Economie_Automobile | TVLibe









L M M J V S D
    1 2 3 4 5
6 7 8 9 10 11 12
13 14 15 16 17 18 19
20 21 22 23 24 25 26
27 28 29 30 31    





Flux RSS
p