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Redonner de l’élan à l’opération essouflée de “Zéro mika”

Associations et ambassades allient leurs efforts pour servir l’environnement


Chady Chaabi
Jeudi 7 Juin 2018

La symbolique est forte. Avec plus de 5,6 millions de tonnes de déchets plastiques générés chaque année, l’Inde est à la fois l’un des pays les plus pollués du monde, mais également un leader dans le recyclage des déchets. C’est pour cette raison que ce pays de près d’un milliard  et demi d’habitants, a été choisi pour être l’hôte des célébrations de la Journée mondiale de l'environnement.
Un choix d’autant plus judicieux à la lumière du thème de cette année «La lutte contre la pollution plastique», porté par un message limpide «Bannir les produits en plastique à usage unique. Refuser ce que vous ne pouvez pas réutiliser. Ensemble, nous pouvons ouvrir la voie à un monde plus propre et plus vert ».
Lancée en 1974, la Journée mondiale de l’environnement a pour vocation d’encourager toutes les actions à travers le monde visant  la protection de l’environnement.
Au Maroc, après une vaine tentative de divorce, l’histoire d’amour entre les sachets en plastique et la population est toujours ardente. En effet, suite à l’entrée en vigueur il y a quelques années, de la loi n° 77-15 instaurant l’opération "Zéro Mika", force est de constater que cette loi qui vise à interdire la fabrication, l’importation, l’exportation, la commercialisation et l’utilisation de cette manière, n’a pas porté ses fruits.
La prise de conscience du consommateur marocain quant à la nocivité de ce produit reste à parfaire. A y regarder de plus près, il paraît clair que la balbutiante naissance d’une conscience environnementale nationale ne fait pas le poids face à la fidélité du consommateur pour cette matière. Le pullulement des intervenants : industriels, petits fabricants informels, petits et grands commerçants et consommateurs, mène l’interdiction puis l’éradication des sacs en plastique sur un chemin plus qu’incertain.
Pour ne pas céder au découragement et continuer le combat, hier, plusieurs actions ont été menées, dont une opération de nettoyage de la plage des Oudayas de Rabat, initiée conjointement par les ambassades de Norvège, de Finlande, de Suède et du Danemark, en partenariat avec l’Association marocaine Zero Zbel.  
Ici comme ailleurs, le thème choisi  pour cette journée est plus que jamais d’actualité. Car en réalité, la planète est à l’agonie, et sans l’ombre d’un doute, nous, terriens, sommes à l’origine de cette situation dramatique.  
Pour notre bien-être, et dans une recherche constante de progrès, nous avons utilisé la science et la technique pour transformer et modeler l’environnement à une échelle sans précédent afin de créer un mode de consommation totalement incompatible avec la survie de notre environnement. Un fait renforcé par le caractère épidémique de la pollution par les plastiques.
En jetant un coup d’œil sur les chiffres, on frise le rhumatisme dorsal. Lors de la dernière décennie, nous avons produit plus de plastique que pendant la totalité du siècle dernier. Chaque année que Dieu fait, l’Homme consomme 1 million de bouteilles en plastique chaque minute et utilise 500 milliards de sacs en plastique, parmi lesquels 50% sont à usage unique ou jetable. Pour vous donner un ordre de grandeur, la quantité jetée serait largement suffisante pour faire quatre fois le tour de la Terre.
Les océans, eux non plus, ne sont pas à l’abri. Pas moins de 8 millions de tonnes de plastique  finissent dans les mers du globe, soit l'équivalent d'un camion à ordures complet par minute. Ce n’est plus un secret de polichinelle, les conséquences sur la biodiversité maritime sont désastreuses : un million d'oiseaux de mer et  100.000 mammifères marins disparaissent à cause de cette matière.
Pour le bien de la planète, remédier à cette situation confine donc à l’impératif. C’est l’heure de repenser notre utilisation du plastique. Nous devons le combattre, armés d’une inébranlable volonté, sans oublier de croiser les doigts, d’espérer et de  prier que le stade de non-retour ne soit pas déjà atteint.


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