Lors d'un colloque organisé le 17 juin, l'Afssa a présenté son rapport publié en février dernier. Les abeilles tiennent un rôle clef dans les écosystèmes terrestres, d'où l'importance de l'identification des facteurs expliquant leur mortalité.
Quarante facteurs pouvant être à l'origine de cette mortalité, tels que des parasites, des champignons, des bactéries mais aussi des agents chimiques contenus notamment dans certains produits phytosanitaires, ou encore l'agriculture intensive et une apiculture pas assez rigoureuse au niveau sanitaire, ont été identifiés.
D'après l'Afssa, l'acarien Varroa destructor, les virus tel celui de la maladie de la paralysie chronique, ou les champignons Nosema seraient les principaux facteurs de cette importante mortalité, et si l'impact des produits phytosanitaires utilisés pour lutter contre ces agents biologiques n'a pu être prouvé, il pourrait être à l'origine de certains cas de mortalité.
"Pour obtenir des résultats plus complets et pour que l'objectivité de ces résultats ne soit pas remise en cause, il est indispensable de mettre en place un réseau d'épidémio-surveillance à l'échelle nationale" précise Anne Alix, chef de l'unité écotoxicologie et environnement de l'Afssa.
"Les abeilles souffrent avant tout de l'absence d'une filière nationale organisée comme on en trouve dans les autres productions. Il faut donc la mettre en place rapidement, en profitant de la mobilisation actuelle du gouvernement sur le sujet" explique Martial Saddier, député de Haute-Savoie et auteur du rapport "Pour une filière apicole durable". Il prône la création de meilleures voies de formation pour les apiculteurs, la mise en place d'un processus de prélèvement et d'expertise plus performant, une élévation du niveau sanitaire des ruchers avec la mise en place d'agents sanitaires mais aussi une véritable collaboration entre apiculteurs et agriculteurs.