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Ce texte a pour objectifs l’élaboration d’un argumentaire à la fois juridique et sociologique sur la médiation familiale et de donner à ce concept une entité juridique et sociale qui lui est propre, ont souligné les initiateurs de ce mémorandum lors d’une rencontre-débat à laquelle ont pris part des femmes magistrats, des universitaires et des représentantes d’associations féminines pour les droits des femmes.
Lors de son intervention, Fatima Zohra Chaoui, présidente de l’AMVEF a expliqué que son association avait mandaté, dans le cadre d’un projet en partenariat avec la Fondation Drosos (Suisse), une étude relative à la médiation, qui s’est concrétisé par la rédaction de ce mémorandum, par la sociologue et universitaire marocaine, Hakima Laala.
«La médiation est une des pratiques souples et efficaces de règlement des conflits. Une méthode utilisée pour régler les conflits juridiques et administratifs ainsi que ceux revêtant un caractère familial», a-t-elle dit.
Ainsi, a-t-elle poursuivi, l’AMVEF a introduit une variante de la médiation familiale « la Médiation conjugale fondée sur le genre », qui traduit mieux la vision d’une association de lutte contre la violence et qui place les inégalités systémiques et structurantes des rapports sociaux entre les hommes et les femmes au centre de sa stratégie de lutte contre la violence à l’égard des femmes.
Evoquant la création du Centre de médiation conjugale fondée sur le genre, Mme Chaoui a fait observer que l’objectif principal de ce Centre est de participer à la diffusion d’une pratique de la médiation familiale tenant compte des discriminations systémiques et structurantes dont sont victimes les femmes marocaines.
«Par un accompagnement professionnel, le médiateur ou médiatrice restitue le droit à la victime et réhabilite ainsi la place de chacun dans une relation équilibrée», a-t-elle précisé.
Pour sa part, Mme Laala a fait remarquer que l’AMVEF, à travers ce mémorandum, ne remet nullement en cause la loi 08-05 sur l’arbitrage et la médiation conventionnelle qui est en soi un acquis majeur facilitant l’évolution du concept de la médiation dans le cadre juridique.
Cependant, a-t-elle relevé, cette loi reste insuffisante car «elle ne spécifie pas la médiation familiale comme entité à part entière dans les références juridiques».
De ce fait, et malgré toutes les compétences existantes et les pratiques dans le domaine de la médiation familiale, «elle n’a aucune légitimité juridique reconnaissant ses résultats et les validant dans un processus de jugement ou de réconciliation, a-t-elle poursuivi, notant que «l’absence d’une loi spécifique à la médiation familiale entrave son évolution».
La sociologue a longuement relaté le concept de «médiation familiale», soulignant qu’il est considéré aussi comme «un processus de médiation qui tend à la résolution (ou l’apaisement) d’un conflit. L’idée étant de passer de +l’adversité+ à +la conversation+, autrement dit de créer un espace entre les deux personnes, qui permet le dialogue». Elle met aussi en valeur le rôle clé du médiateur ou des médiateurs, a-t-elle ajouté.
Mme Laala a insisté en particulier sur la nécessité d’établir la différence entre «médiation» et «conciliation» afin d’éviter la confusion compte tenu de l’existence de plusieurs points communs entre les deux concepts notamment la présence d’une tierce personne censée être neutre et impartiale.
Selon la sociologue, la différence fondamentale entre médiation et conciliation réside dans le fait que le conciliateur a la force de proposition et de suggestion en cas d’échec d’entente entre les acteurs de conflits, alors que la médiation où la participation des médiateurs est active et déterminante dans la recherche des solutions.
«Dans le cadre de la médiation, les médiateurs réfléchissent, proposent et valident leurs propres solutions. Par contre, dans la conciliation, la proposition du conciliateur peut être validée et considérée comme un préalable à la procédure judiciaire ; elle peut avoir aussi des conséquences sur le plan procédural», a-t-elle précisé.