Pour une justice universelle


Ahmed Saaidi
Vendredi 6 Mars 2009

Une première ? La décision prise par la Cour pénale internationale à l’encontre du président soudanais l’est certainement. Son mandat d’arrêt contre Omar el-Béchir est, en effet, le premier du genre concernant un président en exercice. Elle l’est également au regard des incidences que cette décision ne manquera pas d’avoir sur une région dont l’instabilité chronique ne cesse de faire la Une des journaux à travers le monde.
Pour se convaincre de la gravité d’une telle situation, il n’y a qu’à voir la diligence dont les ministres des Affaires étrangères arabes ont fait montre pour se réunir en vue d’adopter une position commune et d’unir leurs forces afin de faire face à toutes les éventualités.
 Il n’y a également qu’à voir comment l’Egypte a formulé son appel au Conseil de sécurité de l’ONU pour comprendre qu’il y a désormais feu en la demeure. Un feu d’autant plus meurtrier qu’il est en train de consumer des pays et des peuples qui souffrent doublement des méfaits des génocides qu’Israël commet  impunément contre eux depuis plus d’un demi-siècle.
D’abord, parce que ses crimes de guerre en terre palestinienne ne soulèvent ni haut-le-cœur, ni compassion parmi ceux qui sont en train de faire accroire qu’ils sont des hérauts en matière de respect des droits humains et des défenseurs invétérés  de la veuve et de l’orphelin.
Ensuite, parce que les génocides israéliens n’ont jamais été dénoncés comme des crimes contre l’humanité par ceux-là mêmes qui ont mis Omar el-Béchir à l’index ; voire dans le collimateur de la justice internationale.
Une justice d’autant plus incompréhensible qu’elle n’a jamais pensé à condamner ceux qui ont commis les innommables atrocités de Deir Yassine, de Sabra et Chatila, de Gaza, etc. Des criminels, d’autant plus dangereux qu’ils ont érigé l’épuration ethnique en credo de leur politique puisqu’ils ont chassé de leurs terres et privé de leurs droits fondamentaux, les cinq millions de réfugiés palestiniens qui s’entassent encore dans des camps de fortune, en gardant parfois, les clés de leurs maisons comme de précieuses reliques auxquelles l’espoir du retour donne une dimension à nulle autre pareille. Le propre de la justice n’est-il pas d’être la même partout et pour tout le monde ? Alors qu’attend la CPI pour appliquer ce principe d’universalité qui fonde la justice humaine à tous les criminels et, surtout, à ceux d’entre eux qui portent la nationalité israélienne comme un invincible bouclier ?


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