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Cette politique migratoire n’est pas le fruit du hasard. Elle est principalement dictée par les besoins économiques du pays comme l’a souligné dans un communiqué le ministre de tutelle canadien, lui-même issu de l’immigration, ayant des origines somaliennes : «Le nouveau plan soutient les entreprises et les employeurs canadiens en leur assurant d’avoir accès à la main-d’œuvre qualifiée dont ils ont besoin pour stimuler l’innovation, et nous aider à maintenir notre pays à l’avant-garde de l’économie mondiale». Et d’ajouter : «En nous appuyant sur les bases solides établies l’année dernière et en poursuivant l’augmentation des niveaux d’immigration économique, nous aidons le Canada à demeurer compétitif et à attirer des talents du monde entier».
Il paraît évident que ce pays coincé entre les Etats-Unis au sud et le Cercle polaire au Nord, entend s’appuyer sur l’immigration afin de continuer à surfer sur les beaux jours qui sont de retour, s’agissant des indicateurs économiques du pays, dont la croissance a atteint 3,1% en 2017, après avoir souffert et affronté le choc pétrolier des deux dernières années. De fait, les dossiers d’immigration acceptés ou qui le seront dans le futur, sont majoritairement ceux de travailleurs et autres entrepreneurs. En sus, ce seront près de 72% d’admissions supplémentaires qui seront accordées aux programmes d’immigration économique en 2021, comme a indiqué le ministère canadien dans un communiqué, lequel renforce son argumentaire en attribuant à l’immigration économique la faculté « d’aider le Canada à demeurer concurrentiel et à attirer des talents de partout dans le monde. Les immigrants apportent des ensembles de compétences uniques, des idées novatrices et une expérience mondiale, ce qui aide l’économie du pays à croître et à prospérer».
Ainsi, et plus en détail, le pays qui occupe le 13e rang mondial en termes de PIB, entend accueillir donc 330.800 migrants dont 191.600 issus de l’immigration économique, en plus des 88.500 issus de la réunification de familles et des 46.450 réfugiés et personnes protégées, sans oublier 4.250 immigrants d’ordre humanitaire. En 2021, ces taux vont continuer à grimper en atteignant 341.000 immigrants dont 195.800 de l’immigration économique, 91.000 du regroupement familial, 49.700 réfugiés et personnes protégées, et 4.500 issus de l’immigration humanitaire.
Entamée au crépuscule des années 60, cette politique migratoire basée sur l’ouverture des frontières et la diversification a fait qu’en 2013, près de 20% des 33 millions d’habitants recensés au Canada étaient nés à l’étranger. Parmi eux, un nombre important de migrants originaires du Maghreb, principalement installés au Québec, une province majoritairement francophone à l'Est du Canada. Outre la langue qui facilite l’adaptation, cette région est également prisée pour ces importantes prérogatives en matière de sélection migratoire. Il y 5 ans de cela, le Maroc et l’Algérie prenaient place aux deux premiers rangs des pays d’immigration au Québec. En chiffre, la population d’origine marocaine s’élevait à environ 72.000 personnes pour l’ensemble du Canada, dont 60.000 résidents au Québec. Ces derniers sont en moyenne très qualifiés et déjà francophones à leur arrivée au Québec.
En d’autres termes, même si sa politique migratoire a changé, en levant quelque peu le pied sur le nombre d’immigrés marocains accueillis, qui seraient passés de 3.600 immigrés marocains entre 2010 et 2012 à 5.500 en 2009, le Canada continuera d’être une option crédible pour les Marocains désireux de s’expatrier et changer d’air.