La condition de l’enfance pose donc problème. Un problème dont les conséquences sont tellement graves qu’il faudrait initier un débat national pour les sérier et leur trouver les remèdes idoines.
Un débat qui devrait fournir l’occasion pour lever le voile sur la situation précaire tant sur le plan psychologique que social de ces milliers d’enfants à qui d’aucuns sont en train de voler leur innocence et leurs rêves. Et ce, devant nos yeux et au prétexte que leur labeur permet à leurs parents de boucler leurs maigres budgets.
De fait, ces enfants sont doublement exploités. Ils le sont, parce qu’ils devraient vivre leur enfance en toute quiétude et loin du marché implacable de l’emploi. Ils le sont aussi, et surtout, parce qu’ils travaillent au noir, qu’ils sont moins bien payés que les adultes, que leurs conditions sont moins bonnes qu’elles ne devraient l’être et qu’ils ne bénéficient d’aucune protection sociale.
Témoins de leur indicible descente aux abysses, beaucoup d’entre eux reproduisent la violence qu’ils ont vécue en prenant le chemin de la délinquance et en faisant fi de toutes les valeurs sociales.
Ces enfants-là sont, à ne pas douter, des victimes expiatoires d’une société qui sait certes dresser des plans, mais qui n’a jamais su lire son propre avenir dans les yeux de ses enfants. Le hic, c’est que si la conjoncture économique ne s’améliore pas et si le pouvoir d’achat de leurs familles continue à s’éroder, la situation de ces travailleurs en culottes courtes ne fera qu’empirer, obérant ainsi davantage le propre devenir de notre pays.