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Quant au classement du Royaume, il n’est pas des plus reluisants. De ses 17,8 décès pour 1 000 naissances vivantes et de sa 26ème position mondiale, le Maroc a bien des efforts encore à consentir avant que de se mettre au niveau des nations où les nouveau-nés ont le plus de chances de survivre tels l’Islande et Singapour ou le premier classé, le Japon, où un seul sur 1000 mourra dans les 28 premiers jours de vie.
Malgré quelques progrès significatifs pour réduire le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans dans notre pays (30 décès pour 1.000 naissances vivantes en 2011), les résultats atteints en 2015 sont loin des objectifs que s’était fixés le Royaume où, en effet, il devait atteindre en 2015 un taux 8,3 décès pour 1000 naissances vivantes.
Mais comment peut-on expliquer cela alors que soi-disant des efforts considérables ont été entrepris ? Cette réalité est due à plusieurs facteurs dont une mauvaise gestion de la carte sanitaire. De plus, en moyenne 43% de la population marocaine reste située à plus de 6 km de l’établissement de santé de base le plus proche. Et à cela s’ajoute le fait que les maternités de première ligne ne sont disponibles que dans les chefs-lieux de caïdats ; leur implantation est souvent excentrée par rapport à la population ; on peut y voir donc du gâchis.
Quant aux maternités hospitalières, elles sont utilisées à plus de 50 % par les trois communes limitrophes des hôpitaux. Une difficulté d’accès aux soins qui se traduit également à travers l’insuffisance et l’inadéquation des moyens d’évacuation vers les maternités hospitalières. Le manque de transport représente, à lui seul, 46,2% des raisons de non-recours aux services de prise en charge de l’accouchement.
On peut également pointer du doigt le manque de personnel qualifié. C’est connu, le Maroc est classé par l’OMS parmi les pays en déficit aigu en personnel puisqu’il ne dispose pas plus de 2,5 personnels qualifiés par mille habitants pour assurer les accouchements. De l’aveu des responsables du département en question, le nombre des gynécologues et de sages-femmes reste inférieur par rapport à la population cible.
La qualité des soins contribue elle aussi à la carence ambiante. La situation interpelle largement quant à l’organisation des soins dans les maternités hospitalières et l’engagement de professionnels de la santé dans la mise en œuvre des recommandations des bonnes pratiques des soins obstétricaux.
Chaque année, rapporte l’Unicef, ‘’2,6 millions de bébés meurent avant l’âge d’un mois. Un million d’entre eux rendent leur dernier souffle le jour même de leur naissance. On recense en outre chaque année 2,6 millions d’enfants mort-nés. Plus de 80 % des décès de nouveau-nés sont dus à un accouchement prématuré, à des complications pendant le travail et l’accouchement et à des infections telles que les septicémies, les méningites et les pneumonies.’’
Toujours selon l’agence, ces millions de jeunes vies perdues chaque année, auraient pu être évitées si mères et bébés avaient eu accès à un minimum de soins de santé, une hygiène de vie appropriée, une nutrition adaptée et surtout à de l’eau potable.