Il y a quelques jours, le Parlement a été très officiellement saisi d'une demande d'opposition sur salaire d'un conseiller de la deuxième Chambre. La démarche a été très solennellement entamée par la Trésorerie générale du Royaume qui a donc saisi l'institution législative, qui a ses mauvais payeurs.
L'affaire vaut son pesant d'or. Le conseiller, figure tristement célèbre des années de plomb, recyclé en politique et élu de la province de Khémisset, était en délicatesse avec l'administration des impôts. Ce parlementaire, en principe faiseur de lois, a donc choisi de ne pas s'acquitter de ses impôts. Ailleurs, on appelle cela de la délinquance fiscale. Un peu plus de 200 millions de centimes, tel est le montant que ce « citoyen », drapé de l'immunité parlementaire, doit aux impôts.
De nouveau, l'immunité n'a pas fonctionné pour ce « leader ». La Trésorerie générale a demandé et obtenu la saisie du salaire de ce conseiller mauvais payeur. A la fin de ce mois d'avril, le pauvre homme ne recevra que la moitié de son salaire. Pleurera-t-on dans les chaumières ? Sombrera-t-il dans l'indécence en criant au complot politique ? A quelques mois seulement des élections communales, les écuries d'Augias sont en train d'être nettoyées. Un jalon de plus sur le long chemin de la lutte contre l'impunité.