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Et c’est parti pour une manifestation ! «C’est le comble ! On en a ras–le-bol de ces mouvements de grève de nos enseignants qui se suivent sans vouloir s’arrêter !», tonnent deux étudiantes en première année bac lettres, en brandissant une banderole où est écrit : «Ça suffit !, Arrêtez vos grèves !». Au moment où une cinquantaine d’élèves prennent d’assaut les couloirs du bâtiment de leur école d’où ils étalent une large bande portant l’inscription : «Trop ! trop ! on en a marre de rebrousser chemin à chaque fois. Vivement la reprise des cours ! ».
En effet, depuis le début de l’année scolaire, les jours de grèves observées par leurs enseignants ne cessent d’aller crescendo. Au juste :« Il y a une cumulation de presque un mois de débrayages. C’est un peu fort de café, non ?! ! », lance un groupe d’élèves à tue- tête pour faire entendre sa voix dans le chahut ambiant. Mais, ce sont surtout les derniers mouvements de grève qui ont fait déborder le vase.
Au début de ce mois, presque deux jours par semaine, les professeurs décident de ne pas donner cours. Avant de mettre un bémol à leur mouvement protestataire en optant pour deux heures de grève par jour. Rappelons que l’escalade du mouvement des enseignants est dû aux retenues sur salaires des jours de grève, effectuées par le ministère de tutelle. Une disposition prise à l’encontre de l’ensemble des grévistes du corps enseignant du Souss-Massa-Drâa et qui a exacerbé son courroux y voyant une mesure « inique » puisque le droit à la grève est garanti par la constitution.
La sourde oreille simulée par le MEN à l’égard de ces enseignants réclamant la restitution des sommes défalquées de leurs traitements, a donné lieu à un bras de fer entre les deux antagonistes. Ce qui justifie, d’ailleurs, la colère des élèves. Et c’est nous, du coup, qui trinquons à cause de cette épreuve de force incongrue ! Que de cours sont ratés, depuis ! Qu’allons –nous faire maintenant ?, s’exclame, indignée une élève du tronc commun. Recourir au rattrapage des cours manqués ? «Avec tous les mouvements de grève passés et futurs, il est très difficile de pouvoir s’en sortir. Même en optant pour cette solution, accélérer des cours de rattrapage sera insupportable pour nous », rétorquent ses camarades. Avant d’ajouter que cette « débrouillardise » anti-pédagogique, est une manière d’expédier des cours ingurgités à la va-vite. Pour Fatima qui doit passer son bac cette année, eu égard à tous ces retards, il est évident qu’on ne va pas terminer le programme scolaire avant l’échéance des examens. Ce qui ne manquera pas de donner du fil à retordre aux élèves qui n’auront pas ainsi assez de temps pour des révisions, explique-t-elle.
Les parents d’élèves ne cachent plus leur inquiétude quant à la scolarité et l’avenir de leurs enfants. Tout en se montrant partagé quant à la partie à incriminer. « C’est pour la première fois qu’on assiste à un tel recours frénétique aux débrayages. C’est insensé !. Le ministère doit cesser ce jeu dangereux qui ne fait que descendre encore plus bas la cote de l’enseignement public qui patauge déjà dans la crise », nous lance un membre de l’Association des parents d’élèves du lycée. Alors que le tuteur d’une élève pointe du doigt les syndicats auxquels il n’hésite pas à imputer la responsabilité. « Les intérêts corporatistes font oublier aux syndicats ceux des élèves. C’est une supercherie que de prétendre placer l’apprenant au centre de ses préoccupations et se lancer dans d’interminables grèves préjudiciables à sa scolarité », tonne-t-il.
Il est à souligner que le conflit entre le ministère de l’Education nationale et les syndicats est en passe de trouver une solution. Les syndicats semblent prendre le dessus puisque le MEN a dû plier l’échine et ouvrir le débat avec ces partenaires dans la perspective de décrisper la situation. Dans un communiqué signé par cinq syndicats les plus représentatifs du secteur, on parle même de l’engagement du ministère à restituer les prélèvements opérés et ceux prévus pour décembre. Un dénouement qui trahit, à bien des égards l’inanité d’un tel conflit et les mesures injustes du ministère à l’encontre des grévistes. Cela aurait pu être évité et épargner ainsi aux élèves tous ces dommages collatéraux en termes de perturbation de la normalité des cours.