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Au départ, c'était avec le film très contesté d’Abdelkader Laktaâ "Un amour à Casablanca" où Mouna a été prise pour cible par plusieurs personnes, estimant qu'elle avait dépassé les limites de la décence. Mais c'était sans compter avec la détermination de Mouna et de sa conviction car, pour elle, c'était un rôle au cinéma, ni plus ni moins. Elle a rappelé à ses détracteurs que le cinéma est justement une interprétation de la réalité et que si on commence à mettre des lignes rouges partout, la création s'en trouvera vite étouffée.
Après cette polémique, tout le monde semble comprendre que Mouna Fettou est déterminée à poursuivre sa voie. Au cinéma, dans ses débuts avec Mohamed Abderrahmane Tazi dans " A la recherche du mari de ma femme", elle avait fortement impressionné de grands comédiens qui avaient fait leurs preuves tels Bachir Skirej, Naima Lemcharki et Amina Rachid.
Il n'était pas évident, en effet, de pouvoir briller au milieu d'une brochette d'acteurs aussi expérimentés. Mais Mouna a prouvé qu'elle n'avait rien à leur envier et qu'elle avait les atouts pour devenir une grande actrice.
Du cinéma à la télévision, la comédienne a évolué avec aisance et à chaque prestation, elle fait couler beaucoup d'encre et impressionne les critiques comme les artistes.
Nombreux sont les films et les téléfeuilletons qu'elle a tournés avec réussite au point de devenir une sorte d'icône du grand comme du petit écran. "Adieu mères", "Femmes et femmes", "Derb Moulay Cherif" "Jnan el Karma", pour ne citer que ces films et télé-feuilletons qui ont marqué la carrière de cette actrice hors pair, tellement attentionnée et vouée à l'art.
Pourtant, Mouna n'est pas lauréate, comme certains pourraient le penser, de l'Institut supérieur des arts dramatiques et de l'animation culturelle (ISADAC), à l'image de plusieurs actrices de sa génération.
Mouna Fettou est un pur produit du Théâtre Mohammed V, tout comme Rachid El Ouali, Mohamed Khouyi et Benaissa Jirari. C'est à l'Institut du théâtre et dans ses ateliers qu'ils ont été formés sous la houlette d'un grand dramaturge, en l'occurrence Ibrahim Abderramane.
De cette formation, Mouna et ses compagnons de route ont pu apprendre comme il se doit les ficelles du métier certes, mais aussi les côtés techniques et de la création.
Mais comme nombre d'acteurs de sa génération, Mouna Fettou ne cache pas que le cinéma au Maroc a connu ces dernières années une avancée indéniable dont il faut être fier. Par contre, il nous reste beaucoup de travail et de chemin à parcourir si l'on veut prétendre maîtriser vraiment l’industrie cinématographique.
Nous disposons de plus en plus d'acteurs jeunes et moins jeunes qui font preuve d'un grand talent ; nous avons fait, d'autre part, ces dernières années ; la découverte de réalisateurs qui ont un niveau international mais la scène continue de souffrir d’un manque de scénaristes. En l'absence de bons scénaristes, on risque de ne pas avancer et de perdre encore plus de temps.