Faut-il prendre de la peine de rappeler au gouvernement que la politique du fait accompli n'a jamais servi aucune cause ?
Par les temps qui courent et les attitudes qui vont avec, il paraît que cela s'impose. Sinon, comment expliquer ces augmentations non déclarées mais non moins infligées à une population frappée de plein fouet, une fois encore, et à l'orée d'une année qu'on lui promettait plus radieuse que toutes les autres, à travers un budget exposé à tous les coups, tous les caprices, toutes les maladresses et incompétences?
L'un des facteurs clés à rassurer quant au travail accompli par les gouvernants est tributaire de la confiance dont ceux-ci doivent bénéficier auprès des gouvernés. Sur ce point, on ne peut prétendre que le nôtre actuel est à même de servir de bon exemple.
Il n'y a pas longtemps, les Marocains ont, entre autres désagréments, suivi et subi gentiment et docilement, les augmentations aussi répétées que douloureuses ayant affecté le prix de l'huile. Là, on a cherché à communiquer pour expliquer les raisons « indépendantes de la volonté de l'économie nationale ». Un souci de communiquer qui s'est fait éphémère, les mêmes communicateurs s'étant éclipsés quand les donnes ayant dicté ladite augmentation n'étaient plus d'actualité.
On est en passe de réussir pire avec ces prix d'hydrocarbures qui s'entêtent à monter de ce côté-ci, alors que c'est tout le contraire partout dans le monde. On ne peut ne pas applaudir à l'introduction du ppm 50, surtout que l'air est devenu irrespirable dans plusieurs agglomérations du Maroc, mais le prix est d'autant plus prohibitif qu'il ne s'explique ni ne se justifie. A ce rythme, c'est toute une situation qui risque de devenir invivable. Il est connu que l'augmentation des prix des hydrocarbures a immanquablement, et beaucoup plus que d'autres, un effet boule de neige. Ce qui ne fera qu'aggraver le malaise régnant.