Pour atténuer la pression des véhicules au niveau du grand carrefour situé entre ces boulevards, les responsables de la ville ont décidé, après plusieurs réunions, de construire un passage souterrain de décongestionnement de 500 mètres.
Ce chantier lancé depuis juin 2008 devait être achevé en octobre 2008 sauf que le délai prévu pour sa réalisation n’a pas été respecté. Jusqu’à aujourd’hui, la trémie qui devrait décongestionner ce rond-point stratégique n’est pas encore terminée. Pourquoi? Pour des anomalies-surprises rencontrées lors des travaux de ce passage.
Selon, Mohamed Ezzouate, ingénieur d’Etat au Conseil de la ville et chef du projet, ce retard est imputé au déplacement d’une conduite d’eau, d’un diamètre de 600 mm, alimentant tout le quartier Maârif. D’après lui, il a fallu dévier les câbles électriques à moyenne tension, les réseaux d’assainissement et de communication. Et d’ajouter : «Nous sommes passés à la vitesse supérieure durant ces sept derniers mois. 80% des travaux sont réalisés. Nous sommes actuellement en train de creuser des réseaux souterrains sur 43 mètres linéaires. Après, l’on pourra repartir à un rythme normal. Mais en attendant, nombreuses sont les questions qui se posent, dont la plus évidente est : combien de temps faudra-t-il pour que ce passage souterrain soit opérationnel?
Pour l’heure, les travaux de réalisation de ce projet devront encore prendre au minimum huit mois. Néanmoins, le chef du projet avance que les travaux de terrassement et de béton armé sont en cours de réalisation. Pour le moment, ils sont à moitié achevés. Et d’ici la fin de 2009, ce passage souterrain devra être finalisé. Et on est en train de négocier la possibilité de réduire un peu plus ce délai.
Mais contrairement aux apparences, rien ne va dans le meilleur sens. Le projet de construction de ce tunnel approuvé à l’unanimité depuis 2006 par le Conseil de la ville de Casablanca a mis déjà trois ans avant que les travaux ne soient entrepris. Pire encore, les travaux vont à un rythme de tortue. Cela est dû au fait que ces travaux s’arrêtent chaque jour à 17h 30 pour ne pas déranger les habitants des quartiers avoisinants. Ce qui fait qu’apparemment, ce tunnel ne sera opérationnel qu’en début 2010. C’est ce que constatent également, Kamal Daissaoui et Mustapha Rahine, membres du Conseil de la ville. Ce dernier a une toute autre explication du retard pris. «Le lancement de ce tunnel a été prévu, il y a trois ans. Mais, en raison de certains problèmes, dont les travaux d’assainissement qui n’ont pas été effectués à temps, ce projet a accusé un retard de plus d’une année. D’ailleurs, c’est pour cette raison que l’entreprise chargée de la réalisation du tunnel s’est retirée du projet. Elle estime que les prix des matériaux de construction ont augmenté durant cette année de retard. Aujourd’hui, c’est une autre société qui s’est vue confier la mission de finaliser ce passage. La réalisation du tunnel Bir Anzarane va certes résoudre une partie de la problématique de la circulation. Mais elle ne va pas pour autant permettre la fluidité dans les grands boulevards de la métropole. Il faudra encore réaliser plusieurs ponts et tunnels».
Rappelons que ce projet est réalisé en collaboration avec Lydec et Maroc Telecom. Inscrit dans le cadre d’un programme de construction et d’aménagement des voies et des routes pour décongestionner la circulation à la métropole, ce projet a nécessité un budget estimé à 22 millions de dirhams. Il comporte, entre autres, le renforcement avec élargissement ou le dédoublement d’une dizaine d’autres axes routiers dans le métropole d’une longueur de 69,35 km, nécessitant une enveloppe globale de l’ordre de 142.300 MDH.