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Les supporters des Pharaons sous le choc de l'élimination

Lundi 8 Juillet 2019

Le coup de sifflet final fait l'effet d'un coup de massue. Les mains derrière la tête ou le regard baissé vers le sol, l'élimination de l'Egypte de "sa" Coupe d'Afrique des nations (CAN) provoque un choc dans le centre du Caire.
"Je suis triste, vraiment. Personne ne s'attendait à ce qu'on sorte lors de cette phase (des 8e de finale). On s'imaginait bien sûr que notre équipe atteindrait la finale", déplore Mohamed Alaa, un jeune supporter de 17 ans, un drapeau égyptien noué autour des épaules.
Derrière lui, les clients d'un café installés devant l'écran qui diffusait le match Egypte - Afrique du Sud s'en repartent en fil indienne, l'air abattu. Leur équipe, pays hôte et favori de la CAN qui se déroule depuis le 21 juin jusqu'au 19 juillet, vient d'être éliminée. Beaucoup n'ont même pas attendu le coup de sifflet final pour quitter les lieux.
"La performance de l'équipe depuis le début de la compétition est nulle", se plaint Mohamed Alaa qui a, malgré son sourire suscité par le chahut de ses camarades, les yeux mouillés de tristesse.
Durant la première mi-temps, l'atmosphère était détendue face à un "match ennuyeux" certes, dixit un supporter, mais dont l'issue semblait acquise: les Pharaons ne pouvaient que l'emporter.
L'inquiétude s'est lue sur le visage des spectateurs durant la deuxième mi-temps. Elle est montée d'un cran dans les dernières minutes.
Les tentatives des Pharaons étaient à chaque fois acclamées dans le feu de l'action, avant de s'évanouir à chaque fois dans des cris de colère et de déception.
L'espoir d'une victoire des Pharaons sur leurs terres est brisé en fin de match, avec le but du Sud-Africain Thembinkosi Lorch.
Dans la rue Talaat Harb, l'une des principales du centre du Caire, les supporters défilent, l'air affligé. Sortant des nombreux cafés du quartier qui diffusent les matchs de football, ils se dirigent en nombre vers la célèbre place Tahrir pour grimper dans les derniers métros.
Un groupe de jeunes continuent malgré tout de taper sur un tambour et de souffler dans des vuvuzelas. "On ne se sent pas bien, évidemment, malgré ce qu'on est en train de faire. On essaie juste de se consoler un peu", explique Amr Kamel, 23 ans.
"On attendait bien mieux que ça, qu'on gagne, d’autant que la compétition se joue dans notre pays. On est franchement dégoûtés", confie-t-il, malgré les gesticulations de ses camarades.
D'autres tentent de rester philosophes. "Le foot, c'est comme ça", lance Hossam Abdel Gaber, un supporter de 25 ans portant le maillot rouge des Pharaons. "Inchallah, on va apprendre des erreurs qui ont causé ce qui s'est passé", espère ce jeune homme de 25 ans aux manières avenantes.
Pour lui, ce sont "100 millions d'Egyptiens" qui ont pâti de la performance de joueurs "qui ne jouent que pour eux-mêmes".
Comme d'autres supporters des Pharaons, il promet de soutenir désormais "les pays arabes" encore en course, la Tunisie et l'Algérie. Le Maroc, qui était aussi un des favoris, a été éliminé vendredi par le Bénin.
Pour certains supporters égyptiens, la seule réjouissance de leur dernier match semble avoir été le retour sous les ovations du joueur Amr Warda, exclu puis réintégré à l'équipe à la suite d'accusations de harcèlement sexuel contre plusieurs femmes.
Son apparition sur l'écran d'un café a provoqué une salve d'applaudissements des clients, en particulier les jeunes garçons.
"Equipe de harceleurs", leur ont répondu des internautes sur Twitter, à travers un hashtag parmi les plus partagés en Egypte.

​Démission du président de la Fédé égyptienne et limogeage d’Aguirre

Le président de la Fédération égyptienne de football (EFA), Hani Abou Rida, a annoncé dimanche sa démission, ainsi que le limogeage de tout le staff technique de la sélection nationale dirigé par le Mexicain Javier Aguirre, après l'élimination des Pharaons en 8e de finale de la Coupe d'Afrique des nations (CAN 2019). 
"Cette décision était une obligation morale, même si la fédération avait apporté tout son soutien matériel et moral à la sélection", a expliqué M. Abou Rida dans un communiqué, invitant tous les membres du bureau de la fédération à présenter leur démission.
M. Abou Rida a par ailleurs fait savoir qu'il continuera d'assurer le rôle du président du comité d’organisation de la CAN, car "le succès de l’organisation était dès le départ un objectif".


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