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Les soutiens du président Aoun se mobilisent et la contestation continue


Lundi 4 Novembre 2019

Des milliers de personnes ont participé dimanche à un rassemblement en soutien au président Michel Aoun, quelques heures avant de nouvelles manifestations de masse organisées par la contestation libanaise, qui fustige l'ensemble d'une classe dirigeante jugée corrompue et incompétente. Pour réclamer "la chute du régime", les contestataires étaient attendus sur la place des Martyrs au coeur de Beyrouth, épicentre d'un soulèvement inédit, provoqué par le ras-le-bol face à une situation économique désastreuse et des services publics en déliquescence, et qui a quasiment paralysé le Liban pendant près de deux semaines. Dimanche matin, à Baabda, au sud-est de la capitale, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées sur la route menant au palais présidentiel, brandissant des drapeaux libanais et les étendards orange aux couleurs du parti de M. Aoun, le Courant patriotique libre (CPL), a constaté un photographe de l'AFP. La foule compacte s'étalait sur près de deux kilomètres, d'après le photographe. Certains participants étaient vêtus en orange, d'autres brandissaient des portraits du président de 84 ans. "Nous sommes là général, on ne va pas te laisser tant qu'on sera vivant", pouvait-on lire sur une pancarte. D'autres encore ont défendu le bilan du chef de l'Etat, un ancien général qui a dirigé autrefois l'armée libanaise. "Le général Aoun est un homme réformiste et sincère, ce n'est ni un corrompu ni un voleur, nous sommes là pour lui dire +on est avec toi et on restera avec toi quoi qu'il arrive+", a confié à l'AFP une manifestante, Diana. "Il y a de la corruption au sein de l'Etat depuis 30 ans, le président n'en est pas responsable, il essaye de lutter contre", a assuré la quadragénaire. Les participants ont dénoncé les manifestations anti-pouvoir qui, depuis le 17 octobre, réclament le départ de la classe politique actuelle, exigeant notamment celui de M. Aoun et la dissolution du Parlement. Avec ses alliés, notamment le puissant mouvement chiite du Hezbollah, la formation de M. Aoun domine le Parlement. Les partisans du président ont assuré qu'ils partageaient les demandes de la contestation en matière de réformes et lutte anticorruption, mais que le chef de l'Etat était le seul à même de les concrétiser. "Il y avait des slogans contre le président, ce n'est pas correct, c'est injuste", a estimé Hanna Nader, quadragénaire au chômage. Tout au long du soulèvement, le gendre du président et chef du CPL, le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil, a été critiqué avec virulence par les contestataires. Dimanche, il s'est offert un bain de foule à Baabda. Sous le slogan du "dimanche de l'unité", de nouvelles manifestations anti-pouvoir sont aussi attendues dans tout le Liban. Samedi soir, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées à Tripoli, où la mobilisation a attiré des Libanais de tout le pays. Ces derniers jours, le pays a néanmoins retrouvé un semblant de normalité avec la réouverture des banques et des écoles, fermées pendant deux semaines. Les barrages routiers, installés par les contestataires pour gêner les autorités, ont été progressivement levés. Le soulèvement a mobilisé des dizaines de milliers de Libanais à travers plusieurs régions et entraîné mardi dernier la démission du gouvernement --qui continue toutefois de gérer les affaires courantes. Il s'agissait d'une des demandes des contestataires, qui réclament une nouvelle équipe ministérielle composée de technocrates. Au Liban, plus du quart de la population vivait sous le seuil de la pauvreté en 2012, selon la Banque mondiale (BM). Confrontés à une économie au bord du gouffre, les Libanais sont exaspérés par l'absence de services publics dignes de ce nom, avec de graves pénuries d'eau et d'électricité, et une gestion archaïque des déchets. Ces dernières années, la croissance économique s'est tassée. Elle devrait atteindre 0,2% en 2019, selon le Fonds monétaire international (FMI), contre plus de 10% en 2009.


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