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Les paradoxes du groupe OBG


Mohammed Taleb
Samedi 25 Mai 2013

Les paradoxes du groupe OBG
L’Oxford Business Group (OBG) semble caresser le Maroc dans le sens du poil. A preuve, son dernier rapport diffusé via la Map, semble véhiculer une réalité qui n’existe que dans la tête de ses auteurs et de ceux qui ont intérêt à taire certaines choses. Celui-ci souligne que «l'économie marocaine a réussi à réaliser de bons résultats durant le premier trimestre 2013, en dépit d'une conjoncture difficile».
L’OBG a attribué ces «résultats» à «la mise en œuvre d'une politique visant le développement des finances publiques et la réforme du système fiscal».
Deux arguments qui ne tiennent pas compte de la réalité.  Du fait que les données en provenance des autorités de tutelle elles-mêmes ne laissent pas le champ à de telles déductions.
Pour le compte du premier trimestre, période analysée par ledit cabinet, la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) du département de l’Economie, a fait état d’une dégradation de la situation des finances publiques, car le déficit budgétaire s’est élevé à 17,5 milliards de dirhams (MMDH) à fin mars 2013, contre 6,6MMDH à la même période en 2012. Pis, il a continué à se creuser, atteignant 21,3MMDH, soit 2,5% du PIB, selon la Trésorerie générale du Royaume. Notons qu’il aurait été bien plus élevé sans le concours des comptes spéciaux du Trésor ou du transfert de charges communes.
En ce qui concerne le deuxième volet de l’argumentaire des auteurs de ce rapport, à savoir la réforme fiscale, rien de concret n’est perceptible. Il faut rappeler que, selon les données recoupées du ministère de l’Economie et des Finances et du Trésor, les recettes fiscales tablent sur un fort repli dû au déséquilibre chronique entre les charges et les ressources. En effet, celles-ci ont régressé de 5,7% pour s’établir à 46,3 MMDH.
Paradoxalement, l’OBG a fait état des défis que l'économie nationale a affrontés au cours des dernières années, notamment la baisse de liquidité et l'aggravation du déficit budgétaire, en relation avec la stagnation économique en Europe et la flambée des prix des matières premières.  Des contraintes qui ont impacté négativement la croissance du Produit intérieur brut (PIB) en 2012 qui est passé de 5% en 2011 à 3% en 2012, provoquant également une hausse du déficit budgétaire à 7,5%. Et d’ajouter que la poursuite de la faiblesse des marchés européens a contribué également à la régression de 1,6% des recettes du secteur touristique et de 3,8% des transferts des Marocains résidant à l'étranger (MRE) au premier trimestre 2013.
Adoptant une démarche sélective des indicateurs économiques, le groupe a eu le «courage» de signaler une «amélioration des indicateurs économiques pour l'année 2013», grâce au «développement affiché dans plusieurs secteurs, la hausse des investissements directs étrangers à 10,57 MMDH sur la même période contre 7,35 MMDH un an auparavant et à la régression du déficit commercial à 5,2%. Une régression, à propos de laquelle il faut noter qu’elle n’a pas été opérée grâce à une amélioration des exportations nationales, mais plutôt à un repli des importations dû, notamment, à un reflux de l’activité industrielle et à une baisse de la consommation.
Dans un tel contexte, l’économie marocaine n’a pas besoin qu’on vante ses atouts, mais plutôt de tirer la sonnette d’alarme sur le taux de couverture des dépenses par les recettes. Fait inquiétant : le ratio entre les dépenses ordinaires et les recettes fiscales, a atteint son niveau le plus bas sur les six dernières années.


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