Mohamed El Achaâri qui, il y a quelque temps, a choisi d’être à la fois ironique et subtil pour rétorquer à quelques «diffamateurs» attitrés qui avaient fait de lui un sacré féodal, l’ex-ministre devenu archi-milliardaire à l’issue de son passage au gouvernement, choisit cette fois de placer le débat à un tout autre niveau, souhaitant sans doute que les petits esprits arrivent à suivre la cadence.
Il commence par rappeler cette évolution des services de renseignements, un peu partout dans le monde et qui cherchent à se débarrasser au mieux de cette image faite d’incompréhension, de suspicion et d’ appréhension qui leur colle.
Aussi, après s’être trouvés au centre des décisions d’ordre politique, diplomatique, économique ou militaire, comme dans celui de la lutte contre le terrorisme … ont-ils éprouvé le besoin de se servir des moyens de communication appropriés dont les médias, la préparation de l’opinion publique, voire son orientation faisant partie de ses premières occupations.
Les services de renseignements, poursuit celui qui en a tant pâti dans son parcours de militant usfpéiste, et dont le rôle se limitait à épier les citoyens et à persécuter les militants, ne sont plus ce qu’ils étaient.
Et de ce fait, dans la conception actuelle des choses, services secrets et médias peuvent bien collaborer sans que l’une des deux parties soit exploitée par l’autre. Ils peuvent le faire quand cela relève du seul intérêt du pays. Quand il s’agit de préparer un meilleur accueil de la décision politique, diplomatique ou autre à venir, pour les premiers ou d’obtenir un scoop pour les seconds. Il va de soi que cela ne doit d’aucune manière dépasser les limites du permis. Cela ne doit aucunement faire partie de quelque complot contre la vérité.
Il arrive que l’on mette en doute la vraie fonction, voire l’identité professionnelle du journaliste qui a eu à soulever quelques dossiers épineux surtout quand il les étoffe de renseignements dont il aurait le monopole. Comme il est arrivé qu’à force de s’adonner à ce jeu vilain des fuites dans un sens comme dans l’autre, le journaliste passe carrément de l’autre côté, rejoignant pour de bon les services avec lesquels il flirtait.
Les donnes ont changé. Et l’on doit absolument se représenter, et en permanence, que le Maroc, qui intéresse plus d’une partie, non seulement de par sa position géographique ou stratégique, mais aussi de par l’évolution qui est en passe de s’y accomplir, même s’il y en a qui ne la trouvent pas trop à leur goût.
C’est l’intérêt du pays qui prime, plus que toute autre considération. Plus que tout.
C’est pourquoi, cette relation entre la presse et lesdits services doit être conçue et perçue avec sérénité et sérieux, loin de tous petits et misérables calculs visant tel ou tel parti, quelques responsables ou simple citoyen.
Accepter de le faire, c’est renier toute appartenance, toute identification à une profession qui est trop noble pour de telles petitesses.