Les femmes et les enfants d’abord


Ahmed SAAIDI
Vendredi 26 Juin 2009

Quoi que l’on puisse en penser, le dernier rapport que l’une des confédérations syndicales mondiales a rendu public le 24 juin en prévision de l’examen par le Conseil général de l’OMC des politiques commerciales du Maroc ne peut être jeté aux orties ni passé sous silence. Ne serait-ce qu’à cause de l’unanimité dont certaines de ses conclusions font au sein du monde syndical et parmi de très nombreuses ONG nationales. 
S’agissant de la discrimination à l’endroit des femmes, ce rapport affirme, sans ambages, que «malgré les efforts déployés par le gouvernement afin de mettre en œuvre le principe de non-discrimination, dans la pratique, les femmes sont victimes de nombreux abus ». Un actif sur quatre est certes une femme, mais les salaires des femmes sont d’un tiers inférieur à celui des hommes,  leur  taux d’analphabétisme est pratiquement deux fois plus élevé que parmi les hommes et elles sont surreprésentées dans les secteurs où les conditions de travail sont les plus précaires tels que l’agriculture, le travail domestique, le textile ou encore l’économie informelle.
Quant aux enfants, ils seraient environ 600.000 à travailler dans des conditions fort pénibles. En la matière, les efforts du gouvernement restent trop modestes au vu de l’étendue et de la gravité du problème. Ceci en plus du fait que les sanctions appliquées pour infraction aux lois idoines  ne sont pas suffisamment dissuasives pour permettre d’éliminer les pires formes du travail des enfants, en particulier l’emploi domestique de fillettes et leur exploitation à des fins autrement plus inavouables qu’il n’y paraît.
Que déduire de tout cela ? Que tout ce qui se dit à propos de ces deux questions tient plus de la propagande que de faits avérés et vérifiables ? Que les efforts déployés sont généralement minorés volontairement pour ne pas déboucher sur des résultats probants ? Que nous avons certes la volonté d’édifier un Maroc meilleur, mais pas forcément un Maroc qui sera au goût de ces milliers de femmes et d’enfants pour l’avenir desquels nous sommes censés œuvrer ?
Il y a un peu de tout cela, mais il y a surtout notre propension certaine à ne jamais nous attaquer frontalement aux problèmes qui nous taraudent, à biaiser, à louvoyer et à rechercher d’inextricables consensus qui conduisent où on veut sauf vers l’essentiel. A savoir des solutions rationnelles, pérennes et efficientes des problèmes.  Jusqu’à quand continuerons-nous à ruminer notre bonne et vieille logomachie ?


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