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Les facteurs de vulnérabilité financière pourraient aggraver le prochain ralentissement économique

Les pays faisant face à un ralentissement prononcé devraient mettre l’accent sur des politiques plus accommodantes, selon le FMI

Lundi 21 Octobre 2019

La hausse de l’endettement des entreprises, l’augmentation des portefeuilles d’actifs plus risqués et moins liquides détenus par les investisseurs institutionnels ainsi que le recours accru à l’emprunt extérieur par les pays émergents et les pays préémergents constituent les principaux facteurs de vulnérabilité du système financier mondial, selon un nouveau rapport du Fonds mondial international.
Dans ce document, intitulé « Rapport sur la stabilité financière dans le monde » (édition d’octobre 2019), l’institution de Bretton Woods appelle les décideurs des pays (concernés) à prendre de toute urgence des mesures pour s’attaquer aux facteurs de vulnérabilité financière, estimant que celles-ci pourraient aggraver le prochain ralentissement économique.
Ainsi, l’organisation les invite à une surveillance prudentielle et macroprudentielle plus stricte, à s’attaquer aux risques que courent les investisseurs institutionnels en renforçant la surveillance et la divulgation d’informations et à mettre en place des pratiques et cadres de gestion de la dette souveraine prudents.
Cependant, les politiques macroéconomiques et macroprudentielles devraient être adaptées à la situation de chaque pays, estime le FMI dans son rapport. 
Ainsi, « dans les pays où l’activité économique reste robuste, mais où la vulnérabilité est élevée ou en hausse dans le contexte de conditions financières encore favorables, les dirigeants devraient de toute urgence durcir les politiques macroprudentielles, y compris les outils macroprudentiels généraux (par exemple, le volant anticyclique de fonds propres) », suggère l’organisation internationale. 
Quant aux pays où la politique macroéconomique est assouplie face à une détérioration des perspectives économiques, mais où la vulnérabilité observée dans certains secteurs reste préoccupante, le FMI pense que « les dirigeants devront peut-être adopter une approche plus ciblée pour lutter contre telles ou telles poches de vulnérabilité ». Alors que les pays faisant face à un ralentissement prononcé devraient, de leur côté, « mettre l’accent sur des politiques plus accommodantes, compte tenu de la marge de manœuvre dont ils disposent », soutient-il.
En pratique, concernant la hausse de l’endettement des entreprises, le Fonds recommande de maintenir un contrôle rigoureux de l’évaluation du risque de crédit bancaire et des pratiques en matière de prêts. « Il faudrait s’efforcer d’accroître la divulgation d’informations et la transparence sur les marchés financiers non bancaires afin d’évaluer les risques de manière plus approfondie », explique-t-il. 
Dans les pays où la dette globale des entreprises est jugée élevée sur le plan systémique, le Fonds monétaire suggère aux dirigeants d’envisager de mettre au point des outils prudentiels à l’intention des entreprises très endettées, en plus des outils prudentiels établis spécifiquement pour le secteur bancaire. 
Dans le but de réduire les incitations à emprunter de manière excessive, l’institution recommande « la réduction de la tendance, dans les systèmes fiscaux, à favoriser le financement par l’emprunt au détriment du financement par émission d’actions ».
S’agissant des risques que courent les investisseurs institutionnels, le rapport de l’organisation financière fait aussi des recommandations, insistant sur la nécessité de renforcer la surveillance des entités financières non bancaires afin de faire face à l’augmentation des portefeuilles d’actifs plus risqués et moins liquides détenus par les investisseurs institutionnels. 
Concrètement, le Fonds affirme qu’il est possible de s’attaquer à la vulnérabilité des investisseurs institutionnels. Pour cela, il suffira de mettre en place « des incitations appropriées (par exemple, réduire l’offre de produits à rendement garanti), en adoptant des normes minimales de solvabilité et de liquidité, et en améliorant la communication d’informations ».
Quant au recours accru à l’emprunt extérieur par les pays émergents et les pays préémergents, la principale recommandation de l’institution à l’attention des pays émergents et les pays préémergents consiste à les encourager à mettre en place des pratiques prudentes et des cadres solides de gestion de la dette afin d’atténuer les risques liés à la viabilité de la dette.
En plus de toutes ces mesures, le FMI estime crucial de coordonner l’action à l’échelle mondiale, soulignant la nécessité d’en finir avec les tensions commerciales. 
Ce n’est pas tout. « Les dirigeants devraient, en outre, achever et mettre pleinement en œuvre le programme mondial de réforme de la réglementation, en veillant à ce qu’on ne revienne pas sur les normes réglementaires », souligne l’organisation. Et de souligner également la nécessité de « maintenir la coordination et la collaboration au niveau international pour assurer d’ici la fin de 2021 une transition en douceur du LIBOR (taux de référence du marché monétaire de différentes devises) vers de nouveaux taux de référence pour toute une série de contrats financiers partout dans le monde ».
 

​L’investissement public atteindra un volume global de 198 MMDH en 2020


L'effort d'investissement global du secteur public au titre de l'exercice 2020 s'élève, tous supports inclus, à 198 milliards de dirhams (MMDH), selon la note de présentation du projet de loi de Finances (PLF-2020).
Les entreprises et établissements publics s'accaparent une part de 51% de cette enveloppe, soit près de 101,2 MMDH, suivis du budget général de l'Etat, des comptes spéciaux du Trésor (CST) et des services de l'Etat gérés de manière autonome (SEGMA) avec une part de 39% (77,3 MMDH) et des collectivités territoriales (10%, soit 19,5 MMDH), précise cette note publiée samedi sur le site du ministère de l’Économie, des Finances et de la Réforme de l'administration.
Au détail, rapporte la MAP, les programmes d'investissement financés dans le cadre des CST et non couverts par des transferts du budget général s'élèvent à 14,37 MMDH et portent principalement sur le renforcement du réseau routier national, le soutien d'actions relevant des secteurs de l'agriculture, des eaux et forêts, de l'élevage, de l'audiovisuel, de l'habitat, de la justice, de la culture, des sports, de l'aide aux jeunes promoteurs et le financement de programmes socio-éducatifs.
Les programmes d'investissement relevant des SEGMA se chiffrent à près de 297,36 millions de dirhams (MDH).
S'agissant des budgets d'investissement des collectivités territoriales, ils sont consacrés essentiellement à la mise en place des infrastructures destinées à améliorer les conditions de vie des populations.
Les efforts seront concentrés, d'après la note, sur l'extension et le renforcement des réseaux de voirie et d'assainissement, les constructions d'infrastructures culturelles, sportives et de loirs, de marchés et d'édifices publics ainsi que les aménagements de jardins et d'espaces verts. Les dépenses y afférentes sont de 19,5 MMDH.
Par ailleurs, les programmes d'investissement des EPP, y compris ceux du Fonds Hassan II pour le développement économique et social, couvrent principalement les secteurs de l'énergie, des télécommunications, de l'habitat, de l'agriculture, de l'électricité, de l'eau potable, des phosphates et leurs dérivés, des autoroutes et des transports aériens, maritimes et ferroviaires.

Alain Bouithy

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