Ce constat n’a pas échappé au gouvernement marocain qui se dirige dorénavant vers un durcissement et une modification de ladite loi. D’après le porte-parole du gouvernement et ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et la Société civile, Mustapha El Khalfi, « des moyens alternatifs sont utilisés pour fabriquer ces sacs dans le secteur informel. Et ceux qui sont jetés dans les bennes à ordures sont exploités pour en produire d’autres. C’est un problème et c’est la raison pour laquelle ce projet de loi a été mis en place ».
Ainsi, le nouveau projet de loi 57-18 est incarné par un texte dont l’objectif premier est d’éradiquer les moyens clandestins de production et d'importation des sacs en plastique. Concrètement, il s’inscrit dans l’ensemble des engagements pris par le Maroc dans son combat pour l’environnement à la COP 21. Il sera procédé à la mise en place de nouvelles taxes sur les matières premières destinées à la fabrication de ces sacs en plastique. En sus, l’ensemble des activités ayant trait au secteur en question, devra être détaillé auprès du département concerné en amont de l’octroi d’une autorisation d’exercer. Mais pas que.
Avec 4455 contraventions constatées chez les commerçants sur plus de 739 mille opérations de contrôle effectuées par le ministère de l'Intérieur, soit un taux dérisoire de 0,5%, donnant lieu à 757 jugements et un total de 5 MDH d’amende, il paraît évident que l’efficience de ces opérations laisse à désirer. C’est probablement la raison pour laquelle la nouvelle copie de la loi prévoit un élargissement du spectre de compétences des équipes chargées des opérations de contrôle, d’inspection et de saisie. Sans oublier le délai de récidive légal qui est, lui, prolongé à 5 ans, alors qu’il était de 6 mois auparavant.
Toutefois, ces actions et mesures vont tôt ou tard être confrontées à une amère réalité symbolisée par une certaine inconscience environnementale, caractérisant aussi bien les consommateurs que les commerçants. Et pour l’instant, force est de constater que la sensibilisation n’est pas une priorité.