Les responsables de l'éducation nationale s’autodétruisent pour des raisons encore inexpliquées en limogeant quelque 26 délégués et en procédant à la nomination de 26 nouveaux et à la réaffectation de nombreux autres dans un climat tendu à plus d'un titre. L'annonce a été faite à Rabat vendredi 7 août dernier lors d'une réunion de deux jours entre les services centraux du ministrère et les représentations régionales et provinciales du Royaume. Les passations sont prévues pour le 24 août prochain.
Quel est l'intérêt d'une telle opération à trois semaines d'une rentrée scolaire très attendue ? Comment feront les nouveaux promus pour gérer le dossier correctement ?
La direction centrale semble opérer par deux mesures apparemment contradictoires. L'année 2009 a été caractérisée par le démarrage officiel du Plan d'urgence 2009/2012, qui constitue, en quelque sorte, un second souffle pour accélérer le rythme de la non moins fameuse réforme.
Tous les AREF ont été mobilisés pour assurer une meilleure déclinaison du Plan d'urgence. Les délégués restent les garants de ce programme de dernière chance. La prochaine rentrée scolaire est, de ce fait, le premier challenge du Plan d'urgence. Les préparatifs sous le signe de la réussite ont commencé plus tôt que prévu.
En procédant à des changements à la tête de ses représentations provinciales, le MEN hypothèque les chances de réussite de la 1ère rentrée scolaire au rythme du Plan d'urgence. Selon les spécialistes du secteur, ces changements de dernière minute, inopportuns, ne feront que disperser les efforts et la synergie des concernés. Selon des observateurs, le timing des passations devrait être reporté à l'après-rentrée pour fluidifier l'opérationnalisation des actions les plus urgentes.