Leur rush a été, en effet, tel que ce vol programmé pour jeudi 26 mars, a très vite affiché complet et que les files d'attente ont rapidement commencé à s'allonger à ne plus en finir. Et ce malgré le prix prohibitif du billet : 14 800 DA pour une durée de vol ne dépassant pas les 30 minutes.
Pareil engouement ne pouvant être toléré puisque écornant gravement la propagande que les officines algériennes distillent à longueur de journée contre le Maroc, ce vol a été annulé et l'agence qui en avait la charge a reçu des instructions fermes d'Air Algérie pour ne plus vendre de billets pour une telle destination et rembourser tous ceux qui avaient réglé leur dû dans l'espoir de pouvoir contourner une fermeture des frontières qui date de 1995 et qui les empêche de fouler une terre qu'ils semblent aimer contre vents et marées.
Il faut dire qu'ils ne manquent ni de courage ni d'optimisme puisque ce n'est pas la première fois que pareille mésaventure leur arrive. En mars de l'année dernière, 52 vols charter programmés par une agence de voyages oranaise à destination d'Oujda et de Fès avaient, en effet, été suspendus au motif que les tarifs imposés au voyagiste par la compagnie algérienne étaient prohibitifs. A titre d'exemple, il devait débourser 14 500 dinars alors que le prix du vol Oran-Alger, dont la durée est de 45 mn, ne dépasse par les 7 400 dinars.
Pareilles mesquineries de la part d'une entreprise d'Etat dont les programmes ne font certes nullement mention d'une quelconque destination marocaine, s'expliquent par le fait qu'elle inscrit toute sa stratégie de développement dans un cadre strictement politique. Et comme les hauts commis de l'Etat algérien sont fermés à toute ouverture vers leurs voisins de l'Ouest, elle ne pourrait donc que faire pareil.
Toutefois, et par-delà l'incontournable amitié entre nos deux peuples, les autorités algériennes ont un intérêt certain à s'ouvrir sur leur voisinage immédiat pour mieux gagner en stabilité et en points de croissance.