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Les Maisons des étudiants à Essaouira : Des subventions en diminution


Abdelali khallad
Vendredi 30 Janvier 2009

Les Maisons des étudiants à Essaouira : Des subventions en diminution

Toutes les opinions s'accordent sur   l'intérêt social et pédagogique  des maisons des étudiantes et étudiants. Ces établissements ont largement contribué à la lutte contre les déperditions scolaires tout en apportant des alternatives efficaces au problème du transport scolaire qui fait défaut à la majorité des communes urbaines au Maroc. Les ressources de ces structures gérées par des Associations Dar Talib sous tutelle de l’Entraide nationale en partenariat avec le ministère de l’Education nationale et les conseils communaux, sont constituées d’une subvention annuelle accordée par chaque commune sur la base des recettes  de la taxe d’abattage et le nombre d’élèves bénéficiant des services des maisons des étudiants, une subvention annuelle accordée par l’Entraide nationale et une bourse trimestrielle d’alimentation pour chaque élève hébergé.
Les chiffres de la délégation du ministère de l'Education nationale d’Essaouira, à titre d'exemple, démontrent largement l'effet direct de la dynamique de création de  ces maisons sur l'évolution et la stabilisation de la scolarisation au cycle collégial, les filles surtout. Les quinze maisons de la province d’Essaouira ont permis, entre autres, d’atténuer la pression sur les 10  internats tout en améliorant la qualité des services.  Sans les maisons des étudiants, bon nombre d’établissements  auront du mal à  fidéliser leurs élèves.
Cependant, plusieurs structures souffrent actuellement d'un sérieux problème de surnombre dû essentiellement à leur capacité d'accueil limitée qui ne correspond donc pas à la demande croissante des élèves.  De nombreuses structures dans différentes communes ont largement dépassé leur capacité d'accueil pour ne pas compromettre le parcours scolaire des écoliers ruraux tiraillés par la pauvreté et l’éloignement de leurs douars. Comme c’est le cas pour la maison de l’étudiant Teftecht qui accueille actuellement 209 élèves tandis que sa capacité d’accueil ne dépasse pas 115, et la maison de l’étudiant de Tidzi dont la capacité se limite à 120 alors qu'elle héberge 210 élèves. Cette situation se répercute directement sur les conditions d'hébergement des étudiants, et prive un bon nombre d'élèves pauvres de leur droit de poursuivre leur scolarisation. Des mesures urgentes s'imposent pour pallier cet handicap qui limite la force d'intervention des maisons des étudiantes et étudiants. Ces établissements ont besoin d'extension et de réaménagement dans le cadre de projets qui peuvent être initiés par le conseil provincial et  les communes, avec l'appui  du Programme national de développement humain à l’instar de plusieurs structures à Essaouira.
Outre la faiblesse de la capacité d'accueil, ces maisons ne font que gérer une vraie crise financière qui s'accentue depuis plusieurs années. Depuis quatre ans maintenant, la subvention allouée à ces structures par le ministère des Finances n'a pas augmenté d'un centime ; cependant, leur nombre, à Essaouira par exemple, est passé de huit à trente cinq qui se partagent la subvention de gestion et d'alimentation consacrée à huit! Une situation insoutenable car cela mène à des choix  ne servant en aucun cas les intérêts des élèves ruraux. Plusieurs maisons ont déjà commencé à imposer à leurs pensionnaires une cotisation annuelle ou même mensuelle, chose qui aboutira à une rupture brutale du parcours scolaire de nombreux écoliers. Ces maisons dépendent maintenant du bon sens et du système D de leurs gestionnaires d’une part, et du sens de responsabilité et de l’engagement des conseils communaux. Autrement, c'est la misère et des complaintes l'année scolaire durant. A cause de ces contraintes, certaines maisons d’étudiants ont encore du mal à démarrer car personne n’ose prendre ses responsabilités dans le cadre des associations Dar Talib, chose qui risque d’entraîner un arrêt de fonctionnement au sein de ces structures indispensables.
Malgré ces problèmes contraignants, certaines associations déployent des  efforts considérables en termes de recherche de financement et de partenariats, la maison des étudiantes Had Dra en est la preuve. Grâce à la mobilisation des mécènes, cette structure a été dotée tout récemment d’une salle multidisciplinaire équipée d’une vingtaine d’ordinateurs au profit de soixante dix filles pensionnaires de cette maison. Celle-ci  s’apprête à accueillir les élèves de l’école agricole de Nantes le 31 janvier 2009 dans le cadre d’un programme d’échange culturel.



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