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Des deux autres présumés violeurs appréhendés sur la base de plaintes déposées le 7 juin par quatre saisonnières espagnoles, figure le directeur d’une plantation à Aljaraque, commune de la province de Huelva. L’hémorragie de plaintes qui fait suite aux quatre premières marocaines qui ont osé briser le silence et à la centaine collective déposée par le SAT (Sindicato Andaluz de Trabajadores) est loin d’être jugulée puisque d’autres sont à prévoir au fur et à mesure que des têtes tombent.
Autre fait marquant, se rattachant à ces évènements qui défrayent la chronique en Espagne, c’est le mouvement de solidarité suscité envers les saisonnières marocaines. En effet, une manifestation a été organisée lundi devant le ministère du Travail, des Migrations et de la Sécurité sociale à Madrid et plus d’une vingtaine d’associations, pour la plupart féministes, et de syndicats (Sindicato Andaluz de Trabajadores, Movimiento de Acción Política Antirracista MAPA 12N, SOS Racismo Madrid, Migrantes transgresorxs, Asociación Malen Etxea, Asociación Integrando , La Comala SCM, Brujas Migrantes, Asociación MUARA, Asociación por Ti Mujer, Asociación Desarrollo Comunitario Intercultural (ADCIL), Plaza de los Pueblos, Espacio Conciencia Afro…) ont protesté non seulement contre la violence faite aux cueilleuses de fraises mais également contre les pénibles conditions d’hygiène, d’accueil et de travail qu’elles subissent.
Cette mobilisation a fait suite aux dénonciations syndicales du SAT ainsi qu’à un rapport cinglant de la FEMM (Commission des droits de la femme et de l’égalité des genres). Constatation faite dans ce dernier que les travailleuses de Huelva et régions, au-delà de leur nationalité, encouraient le risque d'une dynamique oppressive de contrôle, d'isolement, de sujétion et de fragilité, menant à l’exploitation, à des menaces et à des abus sexuels, de la part des employeurs, des agences temporaires et des manutentionnaires.
Pour leur part, elles sont chaque année des milliers de travailleuses marocaines à aller cueillir des fraises et des tomates en Andalousie, et ce dans le cadre d’une convention signée au début du siècle entre l’Espagne et le Maroc. Entre les lignes de l’accord, il va falloir lire que l’on préférera des femmes âgées entre trente et quarante ans, veuves ou divorcées (ou à la rigueur des femmes mariées avec consentement marital), ayant des enfants de préférence afin qu’elles n’aient pas d’attaches avec le pays d’accueil et de ne pas s’y établir. Elles répondront ainsi, lors d’une période déterminée (cinq à six mois) à une demande de main-d’œuvre bon marché et plus abordable que celle venue des pays de l’Europe de l’Est, roumaine, albanaise, bulgare ou autres.
L’accord, fait initialement dans un cadre ‘’win win’’ entre l’Espagne et le Maroc, ne profitera in fine qu’au premier partenaire qui solutionne son problème de main-d’œuvre à l’encontre du second qui ne verra pas de retour d’investissement, les travailleuses ne profiteront pas des compétences acquises et ne développeront pas d’activités propres dans leur pays comme l’avaient laissé entrevoir les signataires de l’accord.
En outre, il faut savoir que l’Espagne, qui embauche les travailleuses marocaines afin d’exporter ses fraises, est l’un des principaux pourvoyeurs de fruits rouges en Europe et même dans le monde.