-
Service militaire 2024. Le 29 avril, dernier délai pour remplir le formulaire de recensement
-
Ouverture à Sala El Jadida du 15ème Forum national du handicap
-
26 morts et 2.725 blessés en périmètre urbain durant la semaine dernière
-
Interpellation de deux individus à Berkane
-
Démantèlement d'une bande criminelle pour vol par effraction dans une bijouterie à Casablanca
Historiquement, entre 1978 et 1982, le Maroc a vécu une longue et pénible période de sécheresse. Cette pénurie de pluie a eu des effets dramatiques, à une époque où l’économie du pays était quasi-exclusivement basée sur l’agriculture. Afin d’y remédier, le programme Al Ghait a été lancé (1984), en collaboration avec l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID). Pourtant, ce n’est qu’au milieu des années 90 que ce programme est entré dans sa phase opérationnelle, dirigé par un Haut comité directeur national et coordonné par le général du Corps d’Armée Hosni Benslimane. Depuis, tous les ans, du 1er novembre au 30 avril, sont menées des opérations de modification de nuages par introduction de particules artificielles à l’aide d’avions à travers trois modes distincts : par le sommet du nuage, à l’intérieur du nuage et par la base du nuage.
Le mode par le sommet est utilisé pour les cellules nuageuses cumuliformes isolées. Il se décline par l’introduction de cartouches pyrotechniques éjectables dont la base est faite d’iodure d’argent portée par un avion de chasse type Alpha-Jet. Le second mode met en piste un avion laboratoire King-Air 200 armé de cartouches de types brûleurs glaçogènes qui intervient à l’intérieur du nuage. Ce mode est compatible avec des nuages froids à grande étendue, caractérisés par des températures entre -5°C et -12°C, où l’activation de l’agent chimique, en l’occurrence, l’iodure d’argent est la plus efficiente. Pour le mode à la base du nuage, il est réalisé à partir de générateurs cloués aux sols, envoyant de l’iodure d’argent dans des nuages froids à grande étendue.
Selon la direction de la météorologie nationale, la modification artificielle intervient dans des zones ciblées, à savoir le bassin versant d’Oum Errabia, la région d’El Hajeb pour le vecteur terrestre et l’ensemble du territoire national pour le vecteur aérien. Cependant, le succès de cette opération est fortement tributaire des nuages et des conditions atmosphériques telle l’humidité, car si cette technique permet d’accélérer le processus de grossissement des cristaux ou gouttelettes, a contrario, elle est incapable de provoquer la pluie.
D’aucuns diront que l’ensemencement des nuages n’offre pas une eau de qualité. La direction météorologique nationale a réfuté cette thèse en réalisant des études révélant une eau très douce, comparable à une eau distillée. De plus, les mêmes études font état d’un apport de 10% additionnel en eau. Une véritable aubaine, alors que la corrélation entre le PIB agricole, le PIB total marocain et la pluviométrie n’est plus à prouver.
Mû par cette relation de cause à effet, le programme de modification artificielle du temps se déploie sur tout le Royaume. Ainsi, plus de 20 sites accueillent des générateurs au sol dans l’Atlas, à El Hajeb, Béni Mellal et Azilal, entre autres, pour un investissement très rentable : une augmentation de 5% de précipitations, c’est 1 dirham investi qui en rapporte 3.
La modification artificielle du temps évoque inlassablement la question du partage de la ressource en eau. Car logiquement, un nuage qui provoque de la pluie quelque part, peut ne rien donner ailleurs. Mais ce système naît et meurt au Maroc. En effet, les nuages sans pluie dans le Royaume, disparaissent au-dessus de l'océan. Ainsi, il n’existe pas de partage de la ressource en eau avec nos voisins.
A l’avenir, d’autres méthodes verront le jour. Notamment celle qui consiste à créer une «mousson artificielle». Naturellement, ce phénomène climatique est le résultat de la rencontre en hauteur d’une masse d’air chaud montant du sol et une masse d’air humide provenant de l’océan, provoquant une série de pluies. L’idée est de réguler la montée d’air chaud en tendant au sol un matériau de couleur noire (tissu, plastique, polymère) dans l’optique d’accentuer le réchauffement de l’air de la basse couche et créer ainsi des courants ascendants d’air chaud qui vont aspirer l’air humide provenant des mers voisines.