-
Assilah: Environ 400 bénéficiaires d’une caravane médico-chirurgicale
-
Riaya 2024-2025/Ouarzazate : Une caravane médicale pluridisciplinaire au profit des habitants d’Imi N’oulaoune
-
Casablanca : Lancement dimanche prochain de la 10ème édition de Sidaction Maroc
-
Don de sang: les stagiaires de l'ITA de Guercif se mobilisent pour renflouer le stock régional
-
Rabat : Clôture du programme d’appui aux coopératives
L’effort de développement accompli se révèle aux visiteurs au fur et à mesure de leur balade. Un village modèle a été bâti à la périphérie du centre. Il est très réussi. Il aurait été souhaitable, par contre, de prévoir pour les chaussées du village la pierre de l’ardoise locale, à portée de main, au lieu des pavés en ciment, certainement plus coûteux.
En une journée, je ne prétends pas avoir visité tous les coins et les recoins de Tafraout. Ce que nous avons cependant vu, grâce à la visite guidée par un jeune Tafraouti, est merveilleux. Tafraout est en soi une œuvre d’art somptueuse. Sur les immenses roches, perchées sur les montagnes, on peut voir, grâce aux effets de l’érosion, des formes humaines et animales. Les plus célèbres roches sont celles représentant le chapeau de Napoléon et la tête du lion. Pour les locaux, l’image de Napoléon avait toujours été plutôt désignée localement par le pouce de la main.
La balade s’est poursuivie par la visite d’une ancienne maison traditionnelle située dans la partie rurale de la ville. En contrepartie d’une pièce de dix dirhams par personne, un charmant septuagénaire, non-voyant, Hadj Abdeslam, fait visiter la maison sur trois étages, en commentant les modes de vie et d’habitation de ses parents et ancêtres. Très instructives, les explications sur l’arganier et ses modes de préparation et de consommation. Il nous a appris que la pratique agricole a, quant à elle, carrément disparu de la région. La cause n’est pas toujours la sécheresse, ni le départ des jeunes qui choisissent d’émigrer ailleurs, mais plutôt la prolifération du sanglier qui ravage systématiquement toutes les cultures. L’agréable visite s’est terminée dans le salon situé en haut de la maison traditionnelle, réservé aux invités. Autour d’un bon verre de thé préparé par son petit-fils, Hadj Abdeslam joue de la musique sur une cithare et, d’une voix très douce, chante curieusement les meilleurs morceaux de la perle du Nord. Il a passé à Tanger trente ans de sa vie en tant que commerçant. Les gens de Tafraout sont connus pour avoir exercé, depuis toujours, le métier de commerçant sur tout le territoire national.
Nous avons emprunté, ensuite, une piste pour aller visiter les ‘’roches peintes’’. Ce sont de grosses roches sous forme de galets qui ont été, il y a longtemps, entièrement peintes en bleu, rouge, orange et autres couleurs par un artiste belge qui venait souvent dans la région. Abimées par les intempéries, les couleurs, nous a-t-on appris, ont été restaurées entièrement par un fabricant de peinture.
A proximité de ce site, nous avons été intrigués par le bruit d’une musique assourdissante qui provenait d’un endroit en pleine montagne. En nous approchant pour contempler le spectacle, notre guide nous a fait savoir qu’il s’agit d’un groupe de jeunes Européens qui campe ici depuis un mois et demi. Les responsables locaux les auraient autorisés à s’y installer et camper en tant que groupe de jeunes ‘’hippies’’. En écoutant leur musique et en les regardant de plus près, nous nous sommes vite rendu compte que les jeunes en question, occupant ce bel endroit, ne sont autres que les amateurs de la musique dite « Techno rave ». Cette musique, qui se veut libre et délirante, est née à Detroit aux USA. Elle s’est ensuite répandue en Allemagne et en Angleterre. C’est une véritable nuisance pour la faune et la flore. Les jeunes qui écoutent cette musique techno sont en général des marginaux non éduqués, souvent au passé familial très dur et vivant dans la galère et avec les aides sociales de leur gouvernement. On peut trouver des skinheads dont certains sont d’obédience d’extrême droite. Beaucoup de ces jeunes en question sont connus pour leur grande consommation d’alcool et de drogue. Ils ont de drôles de mœurs. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’un certain nombre de maires en France interdisent le campement des parties techno-rave sur leur territoire.
En commentant cette curieuse découverte pour nous, notre jeune guide nous a expliqué que les autorités locales les auraient acceptés en croyant que ces jeunes étaient des ‘’hippies’’ qui pouvaient, comme ce fut le cas pour Essaouira, rehausser l’image de marque de la cité. Quel mélange de genres ? Il nous a ensuite relaté les faits intervenus depuis l’arrivée de cette mouvance ‘’underground’’ sur place. Ils ont entraîné un certain nombre de jeunes locaux dans la consommation de leurs produits favoris. Il y aurait eu même quelques cas de pédophilie et celui d’une jeune fille dans une tentative de suicide. Selon notre guide, les jeunes en question occasionnent, par-dessus le marché, beaucoup de désagréments lors de leur approvisionnement au centre-ville. Ils stationnent leur véhicule n’importe comment et sont surtout très désagréables et malpolis avec la population locale. Ils ne leur manifestent aucun respect.
Ce n’est certainement pas de cette façon de faire que nous allons promouvoir le tourisme au Maroc. La région de Tafraout, pays de Mokhtar Soussi et de Mohamed Khaïr-Eddine, mérite mieux. Elle est tout indiquée par sa beauté à accueillir des festivals authentiques valorisant son patrimoine et ses potentialités humaines et culturelles.