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Le constat qui interpelle le gouvernement Chômage et sous-emploi en hausse

Le nombre des sans-emplois est passé de 1.167.000 à 1.216.000 personnes entre 2016 et 2017

Mercredi 7 Février 2018

Une année s’est encore écoulée, et les bilans de l’activité économique marocaine ne cessent d’être dévoilés. Aujourd’hui, il s’agit de la publication du Haut-commissariat au plan concernant la situation du marché de travail en 2017.
Ainsi, on y apprend la création par l’économie marocaine de 86.000 postes d’emploi, entre 2016 et 2017, dont 32.000 en milieu urbain et 54.000 en milieu rural, contre une perte de 37.000 à la même époque de l’année dernière. Une amélioration, fruit de la contribution de plusieurs secteurs. L’agriculture, forêt et pêche a créé 42.000 emplois, les services 26.000, les BTP 11.000 et l’industrie y compris l’artisanat 7.000.
De ce fait, le volume de l’emploi s’est établi à 10.699.000 personnes. La population active qui atteint 11.915.000 personnes, a connu une augmentation par rapport à 2016 de l’ordre de 135.000 individus. Par contre, la population en chômage s’est quant à elle accentuée à 49.000 personnes vivant en milieu urbain, portant ainsi leur effectif à 1.216.000 personnes au niveau national.
Le volume du chômage a donc connu une hausse plus forte que celle de l’emploi, avec 4,2% contre 0,8% pour l’emploi. Conséquemment, le taux de chômage est passé de 9,9 à 10,2% pour connaître une hausse de 14,2 à 14,7% en milieu urbain et une stagnation à 4% en milieu rural. Les femmes ont été les plus touchées par la hausse du taux de chômage (14,7%), alors que pour les jeunes âgés de 15 à 24 ans, le taux s’est établi à 26,5% et 17,7% pour les diplômés.
S’agissant de la population sous-employée, celle-ci s’est fixée à 1.044.000 personnes. En évoluant de 9,6 à 9,8% au niveau national, de 8,7 à 8,9% en milieu urbain et de 10,7 à 10,8% en milieu rural, le taux de sous-emploi s’est accru de 0,2 point par rapport à l’année 2016.
Lors de l’année écoulée, la situation du marché de travail aura été marquée par le maintien à la baisse des taux de l’emploi et de l’activité.
La population âgée de 15 et plus, soit celle viable à l’activité, a augmenté sur un rythme plus maintenu (+1.7%) que celui de la population active (+1,1%), en 2016. Par conséquent, le taux d’activité a reculé de 47 à 46,7% (-0,3 point) entre 2016 et 2017. En milieu urbain, il a baissé de 0.6 point, en passant de 43 à 42,4%, à contrario, il a augmenté en milieu rural (+0,3 point). L’écart d’activité entre femmes et hommes s’est établi à 49 points (respectivement 22,4% et 71,6%).
Pour ce qui est du volume de l’emploi, il a connu une augmentation à hauteur de 86.000 postes, 31.000 en milieu urbain et 55.000 en milieu rural, contre une perte nette de 37.000 postes une année auparavant. La répartition des emplois créés se décline ainsi : 57.000 emplois rémunérés (22.000 en milieu urbain et 35.000 en milieu rural) et 29.000 non rémunérés (9.000 en zones urbaines et 20.000 en zones rurales). Ces emplois ont profité à 55.000 hommes et à 31.000 femmes.
En dépit de l’accroissement du volume de la population active occupée, le taux d’emploi a chuté de 42,3 à 41,9% (-0,4 point). Pareillement, ce taux a baissé de 0,8 point en milieu urbain et a augmenté de 0,3 point en milieu rural. Entre hommes et femmes, l’écart des taux d’emploi est de 46 points (respectivement 65,4% et 19,2%).
Plus en détail, le volume d’emploi dans le secteur de l’agriculture forêt et pêche s’est accru de 42.000 postes au niveau national (38.000 en milieu rural et 4.000 en milieu urbain), entre 2016 et 2017, s’opposant ainsi à une perte annuelle moyenne d’environ 75.000 postes en 2015 et 2016.
Alors qu’il est considéré comme principal pourvoyeur d’emplois lors de la dernière décennie avec une moyenne annuelle de 90.000 postes durant la période 2007-2013 et de 40.000 durant la période 2014-2016, le secteur des services a enregistré une création nette de 26.000 postes, 11.000 en milieu urbain et 15.000 en milieu rural.
Avec 11.000 postes nets d’emploi créés dont 3.000 en milieu urbain et 8.000 en milieu rural, le secteur des BTP a été marqué par un recul au regard des 20.000 postes au cours de la période 2014-2016.
Le secteur de l’industrie y compris l’artisanat a créé, quant à lui, 7.000 emplois (2.000 en milieu urbain et 5.000 en milieu rural). Des résultats auxquels s’opposent une création annuelle moyenne de 10.000 postes au cours des années 2015 et 2016. De nouveaux postes ont été créés principalement par la branche des “industries alimentaires et de boissons” (5.000 postes).
La hausse de 49.000 personnes consignées en totalité dans les villes, a eu pour conséquence de faire passer le nombre de chômeurs de 1.167.000 à 1.216.000 personnes entre 2016 et 2017. Ainsi le taux de chômage s’est accru de 9,9 à 10,2% au niveau national, enregistrant une hausse de 14,2 à 14,7% en milieu urbain et une stagnation à 4% en milieu rural. Cette hausse se trouve être symbolique d’une balance déséquilibrée mue notamment par l’accroissement du volume du chômage (+4,2%) plus important que celui de l’emploi (+0,8%).
Du point de vue des taux de chômage les plus élevés, ils sont principalement enregistrés parmi les femmes (14,7% contre 8,8% parmi les hommes), les jeunes âgés de 15 à 24 ans (26,5% contre 7,7% parmi les personnes âgées de 25 ans et plus) et les détenteurs d’un diplôme (17,9% contre 3,8% parmi les personnes n’ayant aucun diplôme). Ces mêmes catégories sont également celles qui ont enregistré les hausses du taux de chômage les plus significatives entre 2016 et 2017 : 0,6 point parmi les femmes, 0,7 parmi les jeunes de 15-24 ans et 0,3 point parmi les diplômés.
Par ailleurs, le volume des actifs occupés en situation de sous-emploi a augmenté, entre 2016 et 2017, de 1.018.000 à 1.044.000 personnes au niveau national, de 508.000 à 521.000 personnes dans les villes et de 510.000 à 523.000 dans la campagne. Ainsi, le taux de sous-emploi est passé de 9,6 à 9,8% au niveau national, de 8,7 à 8,9% en milieu urbain et de 10,7 à 10,8% en milieu rural.
Enfin, au niveau national, le taux de sous-emploi des hommes (11,1%) est deux fois plus élevé que celui des femmes (5,4%). Dans les villes, ce taux est presque semblable (respectivement 8,8% et 9%) alors que dans la campagne, il est 6 fois plus important parmi les hommes (14,1%) que parmi les femmes (2,3%).

Chady Chaabi

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