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Le 7e art brésilien, récompensé cette année à Hollywood et à Berlin, aura une belle place à Cannes, où le cinéma de ce pays est invité d'honneur, après les années de présidence d'extrême droite de Jair Bolsonaro qui ont affecté le secteur.
Le marché du film, le plus important de l'année pour la planète cinéma, a lieu en même temps que le Festival.
C'est l'endroit où il faut être pour établir des relations directes avec des distributeurs et des producteurs du monde entier. Le pays invité d'honneur est également l'objet de tables rondes et de présentations spéciales.
Le secteur audiovisuel brésilien représente 5 milliards de dollars annuels, selon les données officielles. Sur les 728 films sortis en 2023, 273 étaient des productions nationales, selon ces données publiées avant le marché.
"Je suis toujours là", de Walter Salles, l'une des grandes figures du cinéma du pays ("Central do Brasil", "Carnets de voyage") a reçu en mars l'Oscar du meilleur film étranger, deux semaines après un Ours d'argent à Berlin pour un autre réalisateur brésilien, Gabriel Mascaro, avec "The Blue Trail".
Cependant, le secteur a vécu des moments agités, avec des changements de modèle de financement, la crise du Covid et les coupes dans le budget culturel sous la présidence de Jair Bolsonaro (2019-2023). L'ex-leader d'extrême droite est sous le coup d'un procès pour tentative de coup d'État en vue de se maintenir au pouvoir malgré sa défaite électorale face à Lula en octobre 2022.
En matière d'industrie du cinéma, "ce sont des cycles, comme si tu devais t'arrêter et recommencer à chaque fois. Et c'est très compliqué", a déclaré Karim Ainouz, l'une des figures de proue du cinéma brésilien, dans un entretien avec l'AFP lors du récent Festival Cinelatino de Toulouse.
"C'est une des raisons pour lesquelles je suis parti du Brésil pour m'installer en Europe", précise le cinéaste, installé à Berlin.
Le véritable moteur du secteur audiovisuel "sont toujours les telenovelas, car elles sont très rentables", explique Sylvie Debs, maître de conférence à l'Université de Strasbourg et spécialiste du cinéma brésilien. Les exportations de ces feuilletons télévisés typiques de l'Amérique latine à travers le monde permettent le financement d'autres types de projets.
Une loi de 1991, incitant à la défiscalisation, a changé les choses, explique-t-elle. "Si vous avez un projet culturel, vous pouvez aller voir les entreprises et elles décident de soutenir ou pas".
La loi a permis de défiscaliser les soutiens privés au secteur, mais les mécanismes de contrôle ont été réformés durant l'ère Bolsonaro, qui menait une guerre culturelle contre ce qu'il considérait comme une dérive à gauche du secteur.
Les aides publiques ont été rétablies sous la présidence de Lula, mais le cinéma brésilien primé et salué à l'étranger continue de dépendre en grande partie de l'initiative et des contacts, notamment internationaux, de ses principaux protagonistes. Les coproductions avec des entreprises européennes sont courantes pour les réalisateurs brésiliens du circuit des grands festivals, Cannes, Venise et Berlin.
Le premier succès de Karim Ainouz, "Madame Sata" (2001), a ainsi bénéficié de l'aide à la production de Walter Salles. Deux décennies plus tard, Walter Salles et les frères Jean-Pierre et Luc Dardenne, grands noms du cinéma belge, ont aidé la production de "Manas". La réalisatrice de ce film sorti en 2025 en salles, Marianna Brennand, doit venir à Cannes pour recevoir le prix Women In Motion, Talent émergent, décerné par la multinationale du luxe Kering.
Côté compétition, Kleber Mendonça Filho, critique de cinéma à ses débuts et Prix du Jury en 2019 à Cannes pour "Bacurau" est cette année en lice pour la Palme d'Or avec "L'agent secret".
Mais d'autres obstacles existent. "Au Brésil, nous avons un vrai problème de scénarios, car il n'y a pas de formation", explique notamment Karim Ainouz, qui a fondé une école à Fortaleza (nord-est).
Le marché du film, le plus important de l'année pour la planète cinéma, a lieu en même temps que le Festival.
C'est l'endroit où il faut être pour établir des relations directes avec des distributeurs et des producteurs du monde entier. Le pays invité d'honneur est également l'objet de tables rondes et de présentations spéciales.
Le secteur audiovisuel brésilien représente 5 milliards de dollars annuels, selon les données officielles. Sur les 728 films sortis en 2023, 273 étaient des productions nationales, selon ces données publiées avant le marché.
"Je suis toujours là", de Walter Salles, l'une des grandes figures du cinéma du pays ("Central do Brasil", "Carnets de voyage") a reçu en mars l'Oscar du meilleur film étranger, deux semaines après un Ours d'argent à Berlin pour un autre réalisateur brésilien, Gabriel Mascaro, avec "The Blue Trail".
Cependant, le secteur a vécu des moments agités, avec des changements de modèle de financement, la crise du Covid et les coupes dans le budget culturel sous la présidence de Jair Bolsonaro (2019-2023). L'ex-leader d'extrême droite est sous le coup d'un procès pour tentative de coup d'État en vue de se maintenir au pouvoir malgré sa défaite électorale face à Lula en octobre 2022.
En matière d'industrie du cinéma, "ce sont des cycles, comme si tu devais t'arrêter et recommencer à chaque fois. Et c'est très compliqué", a déclaré Karim Ainouz, l'une des figures de proue du cinéma brésilien, dans un entretien avec l'AFP lors du récent Festival Cinelatino de Toulouse.
"C'est une des raisons pour lesquelles je suis parti du Brésil pour m'installer en Europe", précise le cinéaste, installé à Berlin.
Le véritable moteur du secteur audiovisuel "sont toujours les telenovelas, car elles sont très rentables", explique Sylvie Debs, maître de conférence à l'Université de Strasbourg et spécialiste du cinéma brésilien. Les exportations de ces feuilletons télévisés typiques de l'Amérique latine à travers le monde permettent le financement d'autres types de projets.
Une loi de 1991, incitant à la défiscalisation, a changé les choses, explique-t-elle. "Si vous avez un projet culturel, vous pouvez aller voir les entreprises et elles décident de soutenir ou pas".
La loi a permis de défiscaliser les soutiens privés au secteur, mais les mécanismes de contrôle ont été réformés durant l'ère Bolsonaro, qui menait une guerre culturelle contre ce qu'il considérait comme une dérive à gauche du secteur.
Les aides publiques ont été rétablies sous la présidence de Lula, mais le cinéma brésilien primé et salué à l'étranger continue de dépendre en grande partie de l'initiative et des contacts, notamment internationaux, de ses principaux protagonistes. Les coproductions avec des entreprises européennes sont courantes pour les réalisateurs brésiliens du circuit des grands festivals, Cannes, Venise et Berlin.
Le premier succès de Karim Ainouz, "Madame Sata" (2001), a ainsi bénéficié de l'aide à la production de Walter Salles. Deux décennies plus tard, Walter Salles et les frères Jean-Pierre et Luc Dardenne, grands noms du cinéma belge, ont aidé la production de "Manas". La réalisatrice de ce film sorti en 2025 en salles, Marianna Brennand, doit venir à Cannes pour recevoir le prix Women In Motion, Talent émergent, décerné par la multinationale du luxe Kering.
Côté compétition, Kleber Mendonça Filho, critique de cinéma à ses débuts et Prix du Jury en 2019 à Cannes pour "Bacurau" est cette année en lice pour la Palme d'Or avec "L'agent secret".
Mais d'autres obstacles existent. "Au Brésil, nous avons un vrai problème de scénarios, car il n'y a pas de formation", explique notamment Karim Ainouz, qui a fondé une école à Fortaleza (nord-est).