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L’auteur est membre de plusieurs conseils, notamment au ministère des Affaires étrangères et de la commission des libertés religieuses au ministère de la Justice de son pays. Entretien.
Libé : Professeur, est-ce votre première visite dans les provinces sahraouies ?
Bernabe Lopez Garcia : Non, je suis venu pour un court séjour, en 1983 à Laâyoune, d’où j’ai pris un vol pour Las Palmas.
Quelle impression avez-vous eue en y revenant, 26 ans plus tard ? Sur le plan développement et infrastructures, il n’y a aucune comparaison possible. Laâyoune à l’époque, était toute petite. Aujourd’hui, c’est une grande ville qui fait 5 à 6 fois ce qu’elle était, avec des avenues, des magasins et tout ce qui caractérise une grande ville de milliers d’habitants. Ceci dit, je ne sais si les mentalités ont suivi cette évolution. Mais je pense que ce développement ne doit pas occulter la création d’emplois pour empêcher les jeunes gens de continuer à risquer leur vie dans les zodiacs de la mort de l’immigration clandestine.
Ensuite le développement ne concerne pas seulement le volet économique. Il y a le développement politique et culturel qui ne doit pas être négligé.
La parution de l’ouvrage «Elections au Maroc, de 1960 à nos jours », coïncide avec la campagne électorale. Est-ce que cette campagne reflète une image des élections dont vous parlez dans votre livre ?
Les campagnes électorales que j’ai vécues à l’intérieur du pays n’ont, de mon point de vue, jamais vécu l’effervescence que connaît la campagne à Laâyoune. Je ne sais si cette effervescence est due au fait que les élections, ici, sont considérées comme une affaire de concurrence tribale ou familiale ou alors elle est considérée comme une occasion d’exhiber son pouvoir et sa richesse. Toujours est-il que cette effervescence est unique en son genre.
Vous connaissez bien le Maroc et depuis longtemps. Estimez-vous qu’il y a eu une évolution démocratique, ces dernières années ?
On peut dire qu’il y a des pas qui ont été franchis vers la démocratie. Il est indéniable qu’il y a plus de liberté d’expression et de liberté en général. Mais on ne peut pas encore parler de démocratie. Remarquez, en Espagne, c’était comme ça. Après l’ère Franco, il y a eu une marche progressive vers la démocratie avant qu’on arrive à une démocratie à part entière. Je souhaite que la marche du Maroc aboutisse à une vie démocratique dans tous les sens du terme.