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Le Maroc se classe en tête des pays africains les plus intégrés sur le plan macroéconomique


Alain Bouithy
Jeudi 28 Mai 2020

Le Maroc se classe en tête  des pays  africains les  plus intégrés  sur le plan  macroéconomique
Selon l’Indice de l’intégration régionale en Afrique (ARII) - édition 2019, le Maroc se classe en tête des pays les mieux intégrés dans le domaine macroéconomique. Avec un score de 0,809, il devance des pays comme Maurice (0,633), Egypte (0,632), Rwanda (0,570), Mali (0,542) et Burkina Faso (0,525).
D’après le rapport publié par la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA-ONU), la Banque africaine de développement (BAD) et la Commission de l’Union africaine (CUA), à l’échelle maghrébine, le Royaume se place devant la Mauritanie, l’Algérie et la Tunisie.
Les meilleures performances sont réalisées généralement par les pays dont les monnaies sont facilement convertibles en d’autres devises, souligne le rapport ARII qui s’appuie sur la première édition publiée en 2016, fournit des données actualisées sur l’état et les progrès de l’intégration régionale en Afrique et cite à titre d’exemple le franc rwandais et le dirham marocain. 
Le rapport, qui permet également d’évaluer le niveau d’intégration de chaque Communauté économique régionale (CER) et de leurs pays membres, fait ressortir que « l’Egypte, le Maroc et Maurice sont les pays mettant actuellement en œuvre le nombre le plus élevé de traités bilatéraux d’investissement, autre facteur qui renforce leur position dans le domaine ». 
Avec des scores proches de zéro, le Soudan du Sud (0,023) et l’Angola (0,077) se placent au bas de l’échelle en ce qui concerne l’intégration macroéconomique en Afrique. Parmi les autres pires performances il y a celles de la Zambie (0,185), du Malawi (0,219) et  de l’Erythrée (0,270). 
« Le Soudan du Sud affiche le taux d’inflation le plus défavorable et n’est présentement lié par aucun accord bilatéral d’investissement. La performance des autres pays dont les monnaies ne sont pas convertibles est également faible », souligne le rapport. 
En matière d’intégration des infrastructures sur le continent, le Maroc occupe la quatrième position avec un score de 0,530 derrière l’Afrique du Sud (0,898), l’Egypte (0,585) et Seychelles (0,531). Il devance la Tunisie, Maurice, la Libye, le Kenya et l’Algérie.
Commentant ce classement, le rapport indique que l’Afrique du Sud possède les meilleures connexions par voie aérienne du continent. De leur côté, « le Maroc et la Tunisie sont également dotés de bonnes connexions aériennes ».
Avec des scores inférieurs à 0,07, le Soudan du Sud, l’Erythrée, la Somalie, le Tchad et le Niger sont les pays les moins intégrés du continent en matière d’infrastructures, selon le rapport.
En matière d’intégration productive, les premières places reviennent par ordre à l’Afrique du Sud (1), au Nigeria (0,364), à l’Angola (0,340), à la Tunisie (0,340), à la Zambie (0,324). Le Maroc arrive à la huitième place juste derrière la Côte d’Ivoire et le Kenya, mais devant la Namibie, l’Egypte, le Cameroun, Sao Tomé-et-Principe, le Botswana et le Mozambique.
« Les pays les moins intégrés sont la République du Congo, le Lesotho, l’Ethiopie, la Mauritanie et le Niger. La faiblesse du pays le moins performant, la République du Congo, tient à la faiblesse de ses exportations de produits intermédiaires », explique le rapport.
A noter qu’en matière d’intégration commerciale, aucun pays de la région Maghreb ne figure dans le Top 20 mené par l’Eswatini (0,730), la Namibie (0,715), le Lesotho (0,655), l’Afrique du Sud (0,627) et le Zimbabwe (0,550). 
Comme le souligne le rapport, « ces classements reflètent le fait que quatre des meilleures performances sont membres de l’Union douanière d’Afrique australe (SACU) ». Laquelle union « a atteint un niveau très élevé de libéralisation du commerce, revendiquant une union douanière véritable qui crée une forte interdépendance entre les économies participantes », précise l’ARII 2019.
Avec un score de 0,111, la Somalie est le pays le moins intégré dans sa région en matière de commerce. Il est précédé du Soudan (0,178), de la Tunisie (0,189), des Comores (0,200) et de l’Algérie (0,226).
S’agissant de la libre circulation des personnes, les Comores, Djibouti, la Somalie se disputent les trois premières places. Ils sont suivis par la Mauritanie et le Mozambique.
Avec des scores proches de zéro, « la Libye, l’Erythrée, l’Ethiopie, le Burundi et l’Algérie sont les pays les moins intégrés en termes de liberté de circulation », apprend-on.
Soulignons, par ailleurs, que le rapport formule une série de recommandations destinées à pousser l’Afrique à « concrétiser ses efforts de longue date d’une intégration économique plus étroite ».
ARII propose concrètement d’améliorer les réseaux régionaux de production et de commerce en renforçant les capacités de production, de distribution et de commercialisation des pays, de développer des cadres de chaînes de valeur régionaux innovants dans différents secteurs en utilisant une technologie améliorée, des intrants de meilleure qualité et des techniques de commercialisation actualisées et de mettre pleinement en œuvre la ZLECA pour supprimer les barrières non tarifaires...
En plus d’améliorer les compétences des travailleurs africains pour les adapter à la technologie et aux capacités de production d’aujourd’hui et de demain, le rapport recommande aussi d’améliorer les infrastructures en renforçant les partenariats public-privé, en puisant dans les ressources nationales et en utilisant les fonds de développement des infrastructures régionales et mondiales et d’autres outils de financement innovants, accompagnés par une concurrence rigoureuse et la transparence dans les processus d’approvisionnement et de construction.
Et enfin, mettre en œuvre le Protocole sur la libre circulation des personnes. Le rapport assure qu’une telle démarche « renforcera la croissance économique grâce à des opportunités accrues de tourisme, de commerce et d’investissement, de mobilité du capital humain ». Par ailleurs, elle permettra aux entreprises de trouver plus facilement des compétences, ce qui stimulera aussi la productivité.
 


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