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Vendredi dernier, à l’occasion de l’ouverture de la session de printemps du Parlement, le président de la Chambre des conseillers a organisé, dans la foulée, une conférence consacrée à la création de la chaîne parlementaire, volant la politesse à Mustapha Mansouri. On y a vu prendre la parole le ministre de la Communication –il est dans son rôle-, le président de la Chambre des représentants –il est lui aussi dans son rôle- et les représentants des différents groupes parlementaires qui sont, eux aussi, dans leur rôle. Tout ce beau monde a appelé à la création d’une chaîne parlementaire «à même « de valoriser l’action des députés et conseillers » et « de véhiculer des valeurs de démocratie et de débats contradictoires ». Des expressions consacrées, qui n’ont pas pris une ride depuis que l’on parle –et cela fait des années - de la mise en place de la télévision du Parlement. Même le premier ministre, qui était de toutes les façons là pour l’ouverture officielle de la session, y a fait une apparition en «guest star».
«Il faut communiquer et mettre au point une stratégie de communication », a décrété en substance le président de la Chambre des conseillers. Le concept est tendance, surtout s’il est drapé de modernité. Problème M. Benkaddour, quel contenu comptez-vous offrir aux rares et valeureux téléspectateurs déjà bien mal en point quand ils regardent les séances des questions orales du mardi et du mercredi ? A quel spectacle comptez-vous inviter les Marocains qui choisiront de regarder la chaîne parlementaire ? Des débats politiques contradictoires, des débats qui posent de grandes questions sur la démocratie, la crise, la relève, les élections, les lois, le Code de la route, l’abolition de la peine de mort, la légalisation de l’avortement clandestin, la liberté de culte mise en danger, etc, bref toutes ces thématiques politiquement incorrectes, qui interpellent, mais ne passent jamais à la télévision ?
Allons M. Benkaddour, il est très probablement acquis que vous n’y pensez même pas. Une chaîne parlementaire se résumerait probablement à vos yeux à deux honorables députés ou conseillers, en train de déblatérer sur la saison des chrysanthèmes. La communication, c’est aussi l’effet d’annonce. On appelle cela la pub mensongère. Mais on a dû vous rassurer en vous conseillant de vous réfugier derrière un très commode « c’est le gouvernement qui n’a rien fait, moi, j’étais prêt, etc, etc ».