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La scolarisation des jeunes en dehors du système scolaire au cœur d’un colloque international à Rabat

49% des jeunes Marocains ne sont ni à l’école ni au travail, alors qu’ils représentent 30% de la population du pays


Chady Chaabi
Jeudi 16 Novembre 2017

 Les jeunes en dehors du système éducatif ont été au centre des débats lors d’une rencontre tenue les 13 et 14 novembre au Centre des formations et des rencontres nationales à Rabat et sous l’égide du ministère de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, en étroite collaboration avec l'Unicef et le Groupement des éducateurs sans frontières (GREF) ainsi que plusieurs acteurs pédagogiques africains, béninois,  sénégalais et tunisiens.
Au-delà de la table ronde dédiée aux opportunités et perspectives relatives à la prévention et la lutte contre la non scolarisation et la déscolarisation, c’est dans un climat de partage d’expériences, de stratégies nationales et de programmes d'intervention locaux que ce séminaire s’est attaché d’une part à dresser un état des lieux de la situation des enfants, des adolescents et des jeunes en dehors du système éducatif, et d’autre part à échanger sur les solutions qui permettraient à ces derniers de bénéficier d’une deuxième chance afin de retrouver les bancs de l’école.
De nos jours, dans la région MENA, la population des 15-29 ans représente plus de 100 millions d’habitants, soit environ un tiers de la population totale. Si la jeunesse constitue à la fois une aubaine inestimable, favorisant généralement la croissance en stimulant l’innovation et la productivité, au Maroc, elle représente aussi un immense gâchis. En effet, une étude récente révèle que 49% des jeunes Marocains ne sont ni à l’école ni au travail, alors qu’ils représentent 30% de la population du pays.
A l’origine de cette problématique de l'abandon et du décrochage scolaires, et outre les facteurs sociaux, culturels et économiques impactant négativement la longévité éducative des générations futures, on constate un faible rendement du système éducatif. Car, même si officiellement, ce dernier est accessible et que l’assiduité scolaire a connu une hausse en même temps que le taux d’illettrisme a considérablement diminué, ce constat est toutefois à nuancer. En cause, un système éducatif marocain à deux vitesses. D’un côté, l’école privée qui forme les élites en français, et de l’autre l’école publique, qui accueille tous les autres élèves et dispense majoritairement des cours en arabe. Cette différence linguistique explique en partie l’incompatibilité des programmes des établissements publics avec les besoins du marché du travail. Qui plus est, ce système public se fait négativement remarquer par des classes surchargées, ce qui a pour effet de détériorer la qualité de l’enseignement, aussi compétents que soient les professeurs.
C’est dans ce cadre que le secrétaire général du ministère, Youssef Belqasmi, a précisé que le département de l'Education multiplie ses efforts par l'élargissement et la diversification de son offre éducative, de manière à ce qu'elle englobe la catégorie de jeunes entre 13 et 20 ans, par le biais de programmes adaptés à leurs attentes et aux besoins du marché du travail, et ce, en application de la Vision stratégique de réforme de l'éducation 2015-2030, notamment le levier 5 qui garantit aux apprenants un apprentissage continu et durable, ainsi que la construction d'un projet personnel et d'insertion. Il aura aussi fait remarquer que les programmes de rattrapage scolaire, mis en place depuis 1997, ont donné des résultats concrets, en offrant à environ 760.000 enfants une nouvelle chance d'apprentissage, en intégrant près de 127.000 dans les programmes de l'éducation non-formelle, en mobilisant plus de 430 associations dans le cadre de partenariats et en ouvrant plus de 23 centres de deuxième chance.
Pour sa part, Eric Tavernier, responsable du GREF-Maroc, implanté depuis 2008 dans le Royaume, en étroite collaboration avec le ministère de l’Education nationale, a indiqué que ce séminaire a constitué une grande opportunité dans l’optique de dégager les caractéristiques communes et les spécificités dans les pays participants. Un séminaire dans le choix du thème s’aligne sur les objectifs du développement durable adoptés par la communauté internationale en 2015, et qui confirme à juste titre, le rôle primordial des enfants, des adolescents et des jeunes en tant qu’acteurs de développement.


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