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La pandémie de Covid-19 révèle l’immense potentiel que recèle la finance numérique


Alain Bouithy
Lundi 31 Août 2020

La finance numérique peut assurer le financement à long terme des Objectifs de développement durable (ODD), a affirmé un groupe de travail des Nations unies dans un nouveau rapport intitulé «L’argent des citoyens : Exploiter la numérisation pour financer un avenir durable».
Selon cette équipe spéciale, mise sur pied par le Secrétaire général des Nations unies, elle pourrait avoir un impact transformationnel sur le développement durable, affirmant que le potentiel d’innovation de la numérisation dans la transformation de la finance est immense.
Pour les auteurs de ce rapport, il est évident que la crise sociale et économique sans précédent provoquée par la pandémie de Covid-19 a mis en exergue le rôle de la finance numérique dans l’aide apportée à des millions de personnes à travers le monde, dans le soutien aux entreprises et dans la protection des emplois et des moyens de subsistance.
« Notre réponse à l’actuelle crise sans précédent montre comment la numérisation peut être exploitée pour venir en aide aux plus vulnérables, réduire les inégalités, soutenir les moyens de subsistance et renforcer la solidarité », souligne le rapport assurant que la numérisation peut nous propulser vers l’atteinte des ODD.
Pour s’en convaincre, l’équipe spéciale chargée de la question du financement numérique rappelle que les technologies de paiement mobile ont transformé les téléphones mobiles en outils financiers pour plus d’un milliard de personnes. Elle constate, par ailleurs, que le numérique aide le «big data» et l’intelligence artificielle à faire avancer les cryptomonnaies et les cryptoactifs, les prêts entre pairs, les plateformes de financement participatif et les marchés en ligne.
Pour le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, il ne fait ainsi aucun doute que «les technologies numériques, qui transforment les marchés des capitaux de façon révolutionnaire, peuvent changer la donne dans la poursuite de nos objectifs communs».
Ainsi, il explique que «l’Equipe spéciale chargée de la question du financement numérique des objectifs de développement durable montre la voie pour tirer parti de la révolution numérique».
Comme le relève le rapport, la transformation numérique crée une opportunité historique pour remodeler le système financier. «Des dizaines de millions d’entreprises dépendent du fait que plus de 2 milliards de personnes dépensent chaque année des milliers de milliards de dollars en ligne». 
La preuve de son intérêt : les gouvernements sont en train de numériser les finances publiques, et une part croissante des transactions boursières mondiales sont exécutées par des fonds gérés par ordinateur, poursuit le rapport. Et d’ajouter que «la numérisation peut avoir un effet transformateur en donnant plus de pouvoir aux utilisateurs de services financiers».
C’est dire, comme le souligne Maria Ramos, coprésidente du groupe de travail : «Nous avons là une occasion historique d’accélérer et d’accroître l’impact transformateur de la numérisation. Plus particulièrement, la finance numérique, qui dans cette crise est devenue la bouée de sauvetage pour des millions de personnes à travers le monde, repousse les limites de l’inclusion financière en donnant aux citoyens des moyens d’action en tant qu’épargnants, investisseurs, emprunteurs, prêteurs et contribuables d’une manière qui leur donne le choix et le pouvoir concernant leur argent». Pour sa part, Achim Steiner, administrateur du PNUD et coprésident de l’équipe spéciale chargée de la question du financement numérique, en plus de son immense potentiel, «les transferts numériques permettent aux pouvoirs publics d’apporter une aide aux personnes dans le besoin, les plateformes de financement participatif mobilisent des fonds pour des fournitures médicales et des secours d’urgence, et les prêts algorithmiques permettent aux petites entreprises d’accéder plus rapidement aux fonds». 
Précisons que «ce rapport explique comment la finance numérique peut être mise à contribution de manière à permettre aux citoyens, en leur qualité de contribuables et d’investisseurs, d’envisager une transformation numérique à grande échelle qui assure une meilleure mise en phase de l’argent des citoyens et de leurs besoins, exprimés collectivement à travers les Objectifs de développement durable (ODD)», peut-on lire dans un communiqué publié sur le site officiel du PNUD (Programme des Nations unies pour le développement).
S’appuyant sur le rapport d’activité du groupe de travail intitulé «Exploiter la numérisation dans le cadre du financement des objectifs de développement durable», publié à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre 2019, il montre comment la finance numérique peut être mise à contribution de manière à permettre aux citoyens, en leur qualité de contribuables et d’investisseurs, d’envisager une transformation numérique à grande échelle qui assure une meilleure mise en phase de l’argent des citoyens et de leurs besoins, exprimés collectivement à travers les ODD.
Pour exploiter la numérisation dans le cadre de la mise en correspondance des financements avec les ODD, le groupe de travail propose cinq mesures catalytiques possibles couvrant une grande partie de la finance mondiale. 
Il s’agit de mettre à contribution les importantes réserves de ressources qui circulent sur les marchés financiers mondiaux pour les ODD ; accroître l’efficacité des finances publiques et renforcer la responsabilité en la matière; orienter l’épargne intérieure accumulée numériquement vers le financement du développement à long terme ; informer les citoyens sur comment lier leurs dépenses de consommation aux ODD ainsi qu’accélérer les financements vitaux pour l’emploi et les activités génératrices de revenus des petites et moyennes entreprises.
A noter que les banques ont investi plus de 1000 millions de dollars dans le développement, l’intégration et l’acquisition de technologies émergentes et que les investissements dans la «fintech» ont atteint 120 milliards de dollars en 2018. Ce qui correspond à un tiers du financement mondial en capital-risque. 

​Les recettes touristiques en chute de 33% au premier semestre

Les recettes du tourisme ont accusé un repli de 33,2%, soit 11,1 milliards de dirhams (MMDH), au terme des six premiers mois de cette année, selon la Direction des études et des prévisions financières (DEPF), relevant du ministère de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’administration.
“Le secteur touristique, qui a connu une baisse de sa valeur ajoutée de 7% au premier trimestre 2020, après une hausse de 2,9% il y a une année, continue d’afficher des retraits importants au niveau de ses recettes”, souligne la DEPF dans sa note de conjoncture du mois d’août.
Ces recettes ont cumulé une baisse de 71,7% au titre du deuxième trimestre 2020, soit une perte de 11,8 MMDH, poursuit la même source, relevant que le nombre des arrivées touristiques s’est replié de 63% à fin juin 2020 et celui des nuitées réalisées dans les établissements d’hébergement classés de 59%.
Pour le mois de juin, le nombre des nuitées réalisées s’est établi à 68.199, en retrait de 97% en une année, fait savoir la DEPF, ajoutant qu’une évolution plus favorable, bien que modeste, est attendue durant les prochains mois, nourrie particulièrement de la relance du marché touristique local.
En effet, rapporte la MAP, à partir du 25 juin dernier, les autorités marocaines ont annoncé, dans une deuxième phase d’allégement des mesures de confinement sanitaire, l’ouverture de l’activité d’hébergement touristique, conditionnée par des mesures sanitaires permettant, dans un premier temps, l’exploitation uniquement de 50% des capacités d’hébergement, conjuguée à la reprise des vols domestiques dans le Royaume à partir de la même date.
Au titre de l’année 2020, le retrait du flux des arrivées internationales est estimé par l’Organisation mondiale de tourisme (OMT) entre 60% et 80%, ce qui conduira à une baisse des dépenses touristiques mondiales entre 800 et 1.000 milliards de dollars, soit -60% par rapport à l’année précédente.
Au Maroc, l’impact estimé de cette crise pour cette année relève d’une baisse de 69% pour les arrivées touristiques, de 60% pour les recettes en devises et d’environ 50% de perte d’emplois. Afin de limiter l’impact néfaste de cette crise sur le secteur touristique et d’accélérer sa relance, un contrat-programme a été signé le 3 août dernier au profit du secteur, alliant acteurs publics et privés au niveau national et régional afin de retrouver les performances d’avant crise. Ledit contrat-programme, recouvrant la période 2020-2022, ambitionne avec ses 21 mesures de donner une forte impulsion au secteur et de lui insuffler une nouvelle dynamique pour accompagner sa relance et sa transformation, à travers trois objectifs majeurs, notamment, préserver le tissu économique et l’emploi, accélérer la phase de redémarrage et poser les bases d’une transformation durable pour le secteur.


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