Encore faut-il essayer d’analyser les conditions sociopolitiques qui ont permis à cette idéologie d’apparaître à ce moment-là, en gardant à l’esprit que les facteurs sociologiques sont des phénomènes complexes, qui ne sont pas nés du jour au lendemain, mais un processus dynamique qui s’accumule au fil du temps. Ce faisant, l’on ne peut que mieux être outillé pour lutter plus efficacement contre la propagation du mal.
Ceci d’autant plus que dans sa version terroriste, l’extrémisme, participe d’une idéologie du prosélytisme et de l’exclusion dont la propagande exploite la misère et l’ignorance d’autrui pour le pousser à commettre l’irréparable. Mais, contrairement à d’autres formes de terrorisme, celui que nous vivons aujourd’hui et qui intervient sous le couvert de la religion, prend pour cible les symboles de la modernité et du progrès, s’attaque aux édifices publics, notamment touristiques et n’exclut personne.
Les terroristes ne croient ni en l’Etat, ni à la patrie. Pis, pour eux, la mort est un simple fait de propagande. L’être humain en soi n’a de valeur que comme chair à canon qui ne coûte presque rien pour ses commanditaires, tout en causant énormément de dégâts. Et surtout un climat de peur, d’instabilité et de terreur. D’où la nécessité d’immuniser le tissu social et la vie politique contre toute forme d’extrémisme.
L’école, la mosquée, l’espace associatif et partisan, bref tous les champs de l’action sociale doivent être investis par les forces du progrès et de la modernité. Ce n’est ni en profanant le religieux, ni en sacralisant le profane que l’on pourrait régler les questions du développement. C’est par l’effort collectif et quotidien et par la démocratie qu’on y arrivera.
Chacun doit donc choisir son camp. Avec courage et en toute connaissance de cause.