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La culture de la responsabilité sociale de l’entreprise demeure absente au Maroc

Un rapport pointe du doigt le retard pris dans ce domaine

Samedi 13 Juillet 2013

La culture de la responsabilité sociale de l’entreprise demeure absente au Maroc
La plupart des entreprises maghrébines identifient les pratiques de responsabilité et soutenabilité des entreprises (RSE) comme des actions de charité, de mécénat et de simples actions de sponsoring. C’est ce qui ressort d’un rapport sur les pratiques RSE dans les pays d’Afrique du Nord, y compris le Maroc. Suite à une enquête sur  la RSE dans trois pays du Maghreb, à savoir le Maroc,  l’Algérie et la Tunisie, menée auprès d’un échantillon représentatif des grandes entreprises,  la société de consulting «Sustainable Square Consultancy & Think Tank» a rendu public un rapport dans lequel ses experts confirment qu’il y a une mauvaise interprétation de ce que c’est que la responsabilité sociale de l’entreprise dans ces pays.
Ledit rapport présente une analyse des  pratiques RSE au sein des grandes entreprises maghrébines et leur degré d’implication. Ainsi on pourra identifier les facteurs d’application de la RSE en se  basant sur le modèle quadruple (société, lieu de travail, opération marché et environnement).
Quoiqu’en moyenne, 72,6% des entreprises dans les trois pays aient confirmé leur engagement dans des activités RSE et 65% l’existence d’une division responsable dans l’investissement en matière de RSE, les experts dudit cabinet confirment qu’il y a une confusion au niveau de la compréhension de la pratique elle-même.
Les auteurs de cette étude font allusion à l’absence d’une culture RSE. Toutefois, ils ont noté le début de la présence d’une certaine maturité quant à l’engagement des organisations dans le déploiement du concept RSE en Afrique du Nord.
Ils précisent que cet engagement semble plus répandu au Maroc, du fait que  l’analyse élaborée montre que 85% des entreprises marocaines ont confirmé leur engagement dans des activités de RSE.
Houssam Lahrech, expert marocain titulaire d’un diplôme supérieur en la matière de l’Université de Nottingham au Royaume-Uni, précise que «ce pourcentage (85%) pourrait donner du sens au cas où les réponses n’étaient pas basées sur la définition de la RSE comme actions de charité ou bénévolat ». Et d’expliquer qu’«l’état actuel de la RSE fait prévaloir une orientation philanthropique de la RSE plutôt qu’une approche stratégique intégrée».
Analysant le pourcentage de 70% d’entreprises marocaines qui ont un  département dédié à la gestion de l’investissement en matière de RSE, Lahrech, qui était aussi un expert chez un leader mondial de la notation RSE, explique que  «la pratique elle-même est en cours de développement. Il y a des organisations qui ont un responsable  spécialisé dans cette fonction. Il peut faire partie des départements de communication relations publiques, ressources humaines ou marketing». Il pense, d’ailleurs, que le pourcentage de 70% au Maroc, est une représentation de ces départements mais ne traduit pas le niveau de la  présence d’une certaine culture dans ce domaine.

Mohammed Taleb

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1.Posté par DevHope le 17/07/2013 12:56
La RSE est un concept très pratique et opportuniste pour les entreprises. Remarquablement il est un modèle dynamique pour les entreprises qui souhaitent faire leur insertion sociale. Mais en Afrique, le modèle est plus ou moins adopté par les PME. Ce qui explique le retard dans la culture de la RSE pour la mauvaise interprétation que la Tunisie, le Maroc et l'Algérie en font. L'on ignore qu'à l'heure actuelle, il est évident que le social fait vendre aux entreprises qui y adhèrent. Comme un avantage que les entreprises peuvent tirer en appliquant la RSE pour des causes nobles : c'est la croissance en chiffre d'affaires et l'augmentation de leur capital sympathie. Le réseau social de crowdfunding solidaire DevHope fédère des entreprises prêtes à accompagner par leur politique de RSE, le financement des projets d'intérêt général dans le monde. Ce faisant, ces entreprises bénéficieront d'une communication numérique pertinente et très considérable sous la base de leur engagement. Un aspect de l'avantage qu'il ne faut pas oublier est que les entreprises peuvent se faire ou agrandir leur notoriété en s'impliquant par la RSE dans les œuvres sociales.
Il faut en règle générale que entreprises, donnent vie aux projets d'intérêt général ou sociaux par leur politique de RSE, et constituent le cercle vertueux des parties prenantes.

2.Posté par Mariem le 13/08/2013 11:05
Le rapport est accessible via ce lien: http://goo.gl/yN9hG

3.Posté par Belbachir Khalid Rachid le 14/09/2013 15:43
Je pense qu’il faudra aller dans le sens d’instaurer une loi qui incitera les entreprises marocaines à investir au moins 1 ou 2 % de leurs bénéfices nets dans des programmes de responsabilité sociale et environnementale. D’ailleurs, l’Inde par exemple, a instauré ce texte qui a contraint les entreprises à investir 2% de leurs résultats nets dans des structures sociaux. "

Cette loi place au premier plan la question de la responsabilité sociale et environnementale dans la gouvernance des entreprises. Elle les oblige à publier des rapports et à donner des chiffres précis sur leurs investissements".

Au Maroc, et trop souvent, de grands groupes utilisent la responsabilité sociale et environnementale pour vanter leur rôle d'"entreprise citoyenne", mais encore faudrait-il savoir combien elles investissent réellement.

L'Etat marocain, ne doit pas non plus se défausser de ses responsabilités en incitant les entreprises à s'impliquer davantage dans des projets à vocation sociale ou environnementale. Car dans les régions désertées par le secteur privé, seul l'Etat peut investir dans l'éducation ou la santé. Et les besoins sont énormes….

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