La circoncision protégerait du cancer de la prostate

Pour ou contre la circoncision ? Une question qui ne cesse de diviser les scientifiques. Si certains estiment qu’elle serait utile et qu’elle contribuerait à réduire les maladies sexuellement transmissibles voire prévenir les infections urinaires, d’autres la jugent comme une atteinte à l’intégrité corporelle allant même jusqu’à la comparer à l’excision. La dernière étude en date initiée par une équipe de chercheurs de l’Université de Montréal de l’INRS-Institut Armand-Frappier, auprès de 2141 hommes,  a conclu que la circoncision protégerait du cancer de la prostate. 

Voilà qui   rassurerait   plus d’un, notamment ceux qui adoptent cette pratique pour des raisons religieuses ou culturelles. D’ailleurs comme le rapporte l’étude, le cancer de la prostate est plutôt rare au sein des communautés juive et musulmane. Par ailleurs, il  s’avère que les hommes ayant été circoncis après l’âge de 35 ans courraient 45% moins de risques d’être ultérieurement atteints du cancer de la prostate, en comparaison avec les hommes non circoncis. Et les chercheurs d’indiquer que pour l’ensemble des participants, ceux qui étaient circoncis affichaient un risque 11% moins élevé d’avoir un cancer de la prostate en comparaison avec ceux qui n’étaient pas circoncis, bien que sur le plan statistique cette proportion ne soit pas tout à fait significative, indiquent les chercheurs. Et de préciser que la circoncision chez les bébés dans leur première année de vie était associée à une réduction du risque de cancer de la prostate de l’ordre de 14%. De même, l’ablation du prépuce en bas âge s’avérerait la plus protectrice, à long terme, contre les formes les plus agressives de ce cancer. Un autre constat, plus étonnant, souligne que la circoncision serait plus bénéfique pour les Noirs, chez qui l’étude a constaté une réduction de 60% du risque de cancer de la prostate. On ignore pour l’instant le mécanisme par lequel la circoncision protégerait les hommes du cancer de la prostate, précise encore l’étude. Toutefois, plusieurs travaux ont démontré que cette opération mineure réduit le risque de souffrir d’une infection transmissible sexuellement. Ainsi, peut-être l’ablation du prépuce réduit-elle le risque d’infection pouvant être lié au cancer de la prostate. 

D’une étude à l’autre, celle réalisée récemment par des chercheurs américains et australiens et publiée au journal Mayo Clinic Proceedings, affirme que les bienfaits de la circoncision dépasseraient de loin les risques qu’elle ferait encourir. Le  professeur Brian Morris va même plus loin et estime que la circoncision devrait avoir le même statut que la vaccination. Tout délai met la santé de l’enfant en danger, a-t-il dit, et signifie que l’intervention n’aura probablement jamais lieu. Et d’expliquer qu’à l’enfance, le principal bienfait tiendrait à la prévention des infections urinaires, qui pourraient endommager les reins de la moitié des bébés qui en seront atteints. Le professeur  Morris avait précédemment démontré que le tiers des mâles non circoncis souffriront d’une infection urinaire pendant leur vie. De plus, cette étude démontre que la circoncision n’a aucun impact négatif sur la fonction sexuelle, la sensibilité ou le plaisir.