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La Ville des vents revisite son histoire

La préservation du legs patrimonial d'Essaouira requiert l’implication de tous


Mardi 7 Août 2018

La préservation et la revivification du patrimoine historique, architectural, civilisationnel et culturel d’Essaouira relèvent de la responsabilité quotidienne de tous et requiert l’implication effective de l’ensemble des acteurs concernés, ont souligné vendredi, les participants à un colloque organisé dans l’espace emblématique de Dar Souiri.
Il appartient à l’ensemble des responsables, aux instances élues, aux acteurs de la société civile et à la population, d’agir la main dans la main, dans le cadre d’une approche participative et concertée, en vue de sauvegarder ce patrimoine riche et diversifié qui fait, à la fois, la singularité et la fierté d’Essaouira, ont-ils ajouté lors de ce colloque articulé autour du thème «La cité d’Essaouira, les fondements historiques, culturels, et artistiques du classement de la médina par l’Unesco en tant que patrimoine universel».
Les conférenciers ont, en outre, estimé indispensable de capitaliser sur les acquis et de veiller à les préserver pour permettre à la cité des Alizés de continuer de bénéficier de ce classement universel, «pourtant arraché après d’énormes efforts», préconisant, dans ce sens, la mise en place d’une entité (cellule, association, ou réseau) qui s’occuperait de ce classement et regrouperait des intellectuels, chercheurs, et associatifs déterminés à travailler, dans le cadre d’une approche pragmatique et prospective, pour pérenniser ces acquis.
Les participants ont également souligné l’importance de mener des actions et campagnes de sensibilisation sur la nécessité de la préservation du patrimoine de la ville, au sein des écoles, dans les rangs de la jeunesse et auprès de l’ensemble des populations de la cité, estimant indispensable d’insister dans toute démarche, sur le volet écologique car la question environnementale et la préservation du patrimoine sont indissociables.
Sur le plan juridique, ils ont plaidé en faveur d’une actualisation des lois et textes réglementaires afin de mieux les adapter aux nouvelles mutations et aux nouveaux modes de pensée, en vogue, dans les différentes médinas du Royaume, appelant à l’impératif d’œuvrer aussi en vue d’initier les jeunes et leur assurer la transmission du savoir-faire dans ce domaine.
Intervenant à cette occasion, le conservateur de la Médina d’Essaouira (Direction provinciale de la culture), Abdelfettah Ichkhakh, a rappelé que la médina, le port et l’île de Mogador sont inscrits sur la liste du Patrimoine universel de l’humanité par l’Unesco depuis le 14 décembre 2001 sur la base de deux critères. Et de poursuivre que le premier critère tient au fait qu’Essaouira avait joué depuis sa fondation au 18ème siècle et jusqu’au 20ème siècle, un rôle fondamental en tant que port international d’échanges commerciaux entre le Maroc et le reste du monde, notant que plusieurs consulats et négociants de différents pays s’y sont installés.
Quant au second critère, il réside dans le fait qu’Essaouira a servi d’exemple majeur de rencontre homogène et pacifique entre le modèle architectural et urbanistique européen, et celui propre aux médinas arabo-musulmanes, a-t-il expliqué, faisant observer que la ville  a la particularité aussi d’offrir un tout homogène associant des atouts naturels et des potentialités culturelles indéniables.
«Essaouira offre l’exemple d’un centre de diversité culturelle. Pour preuve : la coexistence, dès sa fondation, de diverses ethnies (arabe, amazighe, et africaine) et confessions (musulmans, juifs et chrétiens)», a-t-il relevé.
De son côté, Ahmed Rafik, militant associatif souiri et l’un des intellectuels maîtrisant parfaitement l’histoire de la ville, a souligné la pertinence et la sensibilité de la thématique traitée, relevant que l’inscription de la médina d’Essaouira sur la liste du Patrimoine universel de l’Unesco a été faite en considération des grandes spécificités intrinsèques à cette cité.
Il a plaidé en faveur de la conjugaison davantage d’efforts en vue de permettre aux habitants de la ville d’assimiler la pertinence de ce classement.
Ahmed Harrouz au nom de l’Association Essaouira- Mogador, a soulevé la question de l’implication effective de la société civile dans la préservation du patrimoine de la ville, notant que cette question est primordiale et doit figurer désormais, au rang des priorités de l’ensemble des association et ce, abstraction faite de leurs domaines d’intervention.
Après avoir mis en avant l’importance du grand chantier de réhabilitation et de mise à niveau de la médina d’Essaouira en cours, pour redonner à la ville son éclat et son rayonnement, M. Harrouz a insisté sur la nécessité d’œuvrer pour la préservation de la mémoire collective de la ville, au profit des générations montantes.
Majid Mana, intellectuel souiri, est revenu, quant à lui, sur les raisons ayant poussé le Sultan Sidi Mohammed Ben Abdallah à bâtir la ville d’Essaouira, relevant que cette cité a toujours offert l’exemple singulier et éloquent du Maroc, cette terre d’ouverture, de paix, de tolérance et d’acceptation de l’autre.
Même son de cloche chez Hicham Lmadi, acteur associatif, qui s’est attardé, quant à lui, sur les différentes opportunités qu’offre le patrimoine d’Essaouira pour un développement serein et durable d’un véritable tourisme culturel, préconisant, dans ce sens, la revivification des différents sites historiques de la médina, en y organisant des événements culturels le long de l’année pour faire connaitre davantage leur importance historique et civilisationnelle.
Inscrit dans le cadre de la programmation du mois d’août de l’Association Essaouira- Mogador, ce colloque a été l’occasion également de focaliser sur les efforts entrepris et les considérations prises en compte pour une demande de ce classement historique et humain, les acquis et les efforts communs à fournir par l’ensemble des acteurs, responsables et la société civile pour conserver ces acquis et ouvrir la voie vers un meilleur développement.


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