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Le commerce mondial a contribué à la croissance et à la réduction de la pauvreté au cours des trente dernières années, mais ses bienfaits pourraient être plus inclusifs. Tel est le constat établi par l’institution de Bretton Woods dans sa nouvelle publication, intitulée en anglais, «The Distributional Impacts of Trade : Empirical Innovations, Analytical Tools and Policy Responses ».
L'essor du commerce au cours des trois dernières décennies a effectivement contribué à réduire considérablement la pauvreté dans le monde. De nombreux pays en ont profité pour créer des emplois, stimuler les exportations, réduire la pauvreté et développer une prospérité partagée.
Selon le rapport, entre 1990 et 2017, la pauvreté dans le monde est passée de 36 à 9% tandis que les pays en développement augmentaient leur part des exportations mondiales de 16 à 30%.
Malgré ces améliorations, force est de constater que «les bénéfices n'ont pas été partagés de manière équitable», a estimé la directrice générale de la Banque mondiale pour les politiques de développement et les partenariats, Mari Pangestu.
En effet, l'évolution des politiques commerciales a créé des gagnants et des perdants. Certains groupes et certains travailleurs n'en ont pas bénéficié autant que d'autres, ce qui a parfois sapé le soutien des populations à la libéralisation du commerce et entraîné une montée en puissance des tendances protectionnistes, a expliqué la Banque mondiale dans un communiqué.
Si les bénéfices cumulés du commerce sont clairement établis, il faut cependant noter que « les profits et les pertes ont souvent été très concentrés et particulièrement visibles dans certains secteurs, emplois et régions, et ce plus durablement qu'on ne le pensait auparavant », a-t-elle déploré.
Pour l’institution internationale, « diffuser plus largement les bénéfices du commerce, à l'intérieur des pays et entre eux, pourrait s'avérer déterminant alors que le monde cherche à se relever d’une pandémie qui a balayé des années de progrès dans la lutte contre la pauvreté », a-t-elle estimé dans ledit rapport. Lequel renouvelle les connaissances et propose des analyses inédites et de nouveaux outils à même de permettre aux responsables politiques de veiller à ce que le commerce profite au plus grand nombre. Et donc, davantage aux pauvres.
Dans ce cadre, « de meilleures politiques doivent être mises en œuvre pour rendre le commerce plus inclusif, alors que nous nous efforçons de reconstruire en mieux et de tracer la voie vers un développement vert, résilient et inclusif », a indiqué Mari Pangestu rappelant au passage le rôle essentiel joué par le commerce dans la réponse aux pandémies.
En effet, comme elle l’a fait remarquer, le commerce mondial « aide à ce que la nourriture et les médicaments franchissent librement les frontières et que les vaccins soient distribués là où ils sont nécessaires ».
Il apparaît ainsi nécessaire de recenser à l'avance les activités et les régions les plus touchées par les changements dans la structure des échanges qu'il est possible de concevoir des politiques susceptibles de maximiser les profits et d'atténuer les pertes potentielles, selon la Banque mondiale.
Rendu public la semaine dernière, le rapport aide à mieux comprendre les effets distributifs du commerce afin de « concevoir de meilleures politiques, de manière à répartir plus largement les bénéfices du commerce pour que celui-ci profite à tous », a-t-elle affirmé. Mais aussi suivre la mise en œuvre des politiques destinées à les prendre en compte et coordonner les actions au sein du gouvernement.
Ce document fournit en outre aux décideurs des outils pour analyser les effets des politiques commerciales sur les régions, les secteurs d'activité et les travailleurs des pays en développement, comme le précise l’institution dans son communiqué.
Alain Bouithy