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« La transparence sur les questions économiques critiques - comme la dette publique et l'emploi - sera un élément déterminant pour stimuler la croissance et renforcer la confiance dans les institutions publiques », a en effet affirmé l’institution financière internationale dans son dernier bulletin d’information économique consacré à cette région.
Intitulé « Importance de la transparence pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord », ledit rapport a été rendu public récemment. Il recommande une plus grande transparence aux économies de la région.
Soulignons que cet appel survient alors que la région MENA est confrontée à un double choc sans précédent associé à la pandémie du COVID-19 et à l’effondrement des prix du pétrole, comme a fait remarquer la Banque mondiale.
Pour cette dernière, « ces chocs ralentissent davantage la croissance économique déjà faible dans la région, une faiblesse attribuable en partie au manque de transparence des données ».
Concernant les estimations de coûts de la crise actuelle, le rapport a indiqué que celles-ci « sont fluctuantes » et « peuvent varier en quelques jours », arguant ainsi qu’« il est difficile de prédire comment l’économie mondiale, les politiques nationales et les sociétés de manière générale réagiront à la propagation de la pandémie ».
Pour illustrer son propos, la BM a d’abord attiré l’attention sur le fait que « le rapport montre comment la propagation de la COVID-19, associée à l’effondrement des prix du pétrole, modifie les prévisions de croissance du secteur privé et de la Banque mondiale pour 2020 ».
L’institution a par la suite noté : si les prévisions pour la région MENA prévoyaient pas plus tard que le 19 mars dernier que ces deux chocs coûteraient environ 2,1% du PIB régional, ce taux a été revu le 1er avril autour d’environ 3,7%. Ce qui correspond alors à près de 116 milliards de dollars.
« Dans toute la région, la transparence peut aider à assurer la croissance et renforcer la confiance dans les années et les décennies à venir », a affirmé le vice-président de la Banque mondiale pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, Ferid Belhaj.
Pour sa part, Rabah Arezki, économiste en chef de la Banque mondiale pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, a estimé qu’«en investissant immédiatement dans la transparence, la région va pouvoir sortir du cycle vicieux de la méfiance et du manque de responsabilité de l’Etat».
A propos toujours de transparence, il ressort que « la faible croissance dans la région MENA est due, pour une grande part, au manque de transparence », a fait savoir le rapport rappelant que cette région est la seule au monde à avoir connu une baisse de sa capacité statistique et de la transparence depuis 2005.
Afin de mieux apprécier le rôle que joue la transparence dans l’économie, l’économiste en chef adjoint de la Banque mondiale et chef de l’équipe de rédaction du rapport, Daniel Lederman, a de son côté rappelé : «La baisse de la transparence dans la région MENA entre 2005 et 2018 pourrait avoir entraîné une perte de PIB par habitant comprise entre 7 et 14%».
Selon le rapport de la BM, le manque de transparence empêche la réalisation d’analyses crédibles sur la viabilité de la dette de la région MENA, qui sera un sujet important à examiner après la crise.
En outre, « les pays de la région utilisent diverses définitions de l’emploi, ce qui complique les analyses de l’emploi informel et du chômage », a noté le document estimant que cela laisse planer un doute sur les indicateurs du chômage et de l’emploi informel.
Enfin, selon le rapport, le « COVID-19 plombe les économies de la région MENA de quatre manières : détérioration de la santé publique, baisse de la demande mondiale de biens et services de la région, recul de l’offre et de la demande intérieures en raison de l’application de mesures de distanciation sociale et surtout chute des prix du pétrole ».