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Dans une intervention durant l'atelier "Géographie et habitat, économie et architecture", organisé à l'occasion du colloque international sur "La ville dans le monde islamique: genèse et mutation", M. Berriane a braqué les projecteurs sur l'installation de plusieurs touristes européens dans des vieilles villes comme Marrakech, Fès et Essaouira, notant que ce phénomène renferme des bienfaits économiques et touristiques, mais pose également de nombreuses problématiques relatives aux changements architecturaux qui touchent les caractéristiques propres des vieilles cités et à la coexistence avec les habitants locaux.
Dans une intervention sur "Le tourisme et la ville dans les pays arabes", il a relevé que ce type de touriste effectue des modifications sur les vieilles demeures leur faisant perdre leur identité civilisationnelle, partant de conceptions et d'idées reçues issues de l'Orient.
Dans ce sens, M. Berriane a souligné la nécessité de protéger ces villes classées par l'UNESCO comme patrimoine mondial de l'humanité, à travers l'élaboration de lois permettant de réglementer les modifications architecturales, comme cela se fait dans toutes les villes historiques du monde.
S'agissant du tourisme dans le monde arabe, il a estimé qu’il reste tributaire de la situation politique que connaît la région, une donne qui impacte négativement l'accroissement du nombre de personnes intéressées par l'offre touristique de ces pays.
Pour sa part, Jean François Troin, professeur honoraire à l'université de Tours, s'est intéressé aux spécificités des villes arabes contemporaines, signalant que les recherches effectuées à ce sujet ont fait ressortir que ces villes se caractérisent par la prédominance de l'aspect religieux sur le mode de vie, avec une présence essentiellement masculine dans l'espace public.
Il a également évoqué l'influence du modèle occidental d'architecture sur les villes arabes contemporaines ainsi que l'adoption de modes de gestion des fontaines et des bâtiments militaires qui caractérisant l'infrastructure de la ville arabe à travers l'histoire, insistant sur la nécessité de préserver l'identité et l'héritage civilisationnel de ces villes.
En ce qui concerne "L'islam et la ville", Félix Damette, consultant international en aménagement régional et en urbanisme, a fait observer que l'islam était né dans un environnement essentiellement urbain et s'est adressé, à ses débuts, aux citadins, donnant lieu à la ville islamique qui constituait la résultante d'une interaction d'un tissu social diversifié.
Les études géographiques ont montré que l'architecture des villes musulmanes était structurée autour d'institutions principales comme la mosquée, le marché, la kasbah et le palais, qui constituaient des moteurs de la dynamique urbaine, a souligné M. Damette.
Pour sa part, le sociologue et urbaniste Abderrahmane Rachik a fait remarquer que les statistiques de la production intellectuelle au Maroc sont basées sur des données récoltées entre 2005 et 2007, notant que les travaux de recherches relatives à l'espace urbain ne dépassent pas les 3.000 documents.