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L'influence de Tanger sur la scène artistique marocaine en débat au Festival des trois rives

Mercredi 4 Juin 2025

L'influence de Tanger sur la scène artistique marocaine en débat au Festival des trois rives
L'influence de la ville du Détroit sur la scène artistique marocaine a été au centre d'une rencontre organisée, dimanche aux jardins de la Mendoubia à Tanger, en présence d'une pléiade d'universitaires et de personnalités des mondes des arts et de la culture.

Organisée dans le cadre de la 1ʳᵉ édition du Festival des trois rives"Tanger chante le monde", cette rencontre en plein air a permis aux intervenants de mettre en lumière comment Tanger, ville de rencontres, inspire artistes, peintres et cinéastes.

Intervenant à cette occasion, l'ancien directeur du Musée de l’Institut du monde arabe (IMA), historien de l’art et commissaire d’exposition, Brahim Alaoui, a souligné que Tanger a largement contribué au développement de la sensibilité artistique de l'artiste Mohamed Melehi, chef de file de la modernité au Maroc, qui chérissait cette ville à tel point qu'il avait fini par s'y installer définitivement au début de ce siècle.

"Le séjour de Mohamed Melehi à Tanger ainsi que sa fréquentation des artistes étrangers qui y vivaient, tels que le célèbre Brion Gysin qui l'a amplement soutenu, lui ont été d'un grand apport", a-t-il relevé, notant que ces rencontres fructueuses ont marqué la carrière artistique de Melehi qui, natif d'Assilah, a choisi d'organiser sa première exposition artistique dans la ville du Détroit.

Une exposition, a-t-il poursuivi, qui fut importante en ce sens que pour la première fois un artiste s’est débarrassé de l’académisme pour exprimer ses sentiments à travers la peinture abstraite et la non-figuration.

Et d'ajouter que c'est également à Tanger que s'est tenu le premier festival de la musique du jazz au Maroc, fruit d'une collaboration entre Melehi, grand mélomane de ce genre musical, et le jazzman Randy Houston, qui s'est installé dans la ville du Détroit à la fin des années 60.
Pour sa part, la critique d’art et commissaire d’exposition, Pascale Le Thorel, a mis l'accent sur le parcours artistique de Yto Barrada, l'artiste franco-marocaine qui représentera la France à la Biennale de Venise en 2026, où des rencontres internationales sur l'art sont prévues.

"Vivant entre la France, le Maroc, notamment Tanger, et les Etats-Unis, Yto Barrada, largement inspirée de la richesse culturelle de la ville du Détroit, a su marquer de son empreinte le domaine de la photographie", a-t-elle fait observer, ajoutant que nombre de ses photographies sont liées à cette ville.

Artiste engagée, a-t-il enchaîné, Yto Barrada pratique une photographie documentaire témoignant de son engagement social, mais qui n'échappe pas à la poésie et à la force visuelle de la baie de Tanger et des couleurs de la Méditerranée.
 

Libé

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